116. Georges Michel

(Paris 1763 – 1843 Paris)

Vue de Paris depuis Meudon

Baptisé le « Ruisdael de Montmartre », George Michel fut très influencé par les paysagistes hollandais du XVIIe siècle et il collabora d’ailleurs à la restauration de la collection de peintures néerlandaises du Louvre. Bien que Michel ne connut guère le succès de son vivant, il fut toutefois fort admiré par les paysagistes réalistes du milieu du XIXe siècle et Van Gogh fit son éloge dans des lettres adressées à son frère. Artiste prolifique, il exécuta des milliers d’études – dessins et peintures – de la campagne des alentours de Paris. Sa veuve rappelait volontiers qu’il arrivait au peintre de travailler dans les plaines de Saint-Denis plusieurs jours d’affilée. Cette impressionnante Vue de Paris depuis Meudon se déploie sur quatre feuilles de papier de grand format contrecollées sur panneau. La vue d’ensemble et les champs du premier plan sont traités de manière assez schématique, en touches légères qui ne font que suggérer les buissons et la végétation. Comme dans la plupart de ses tableaux, que d’aucuns qualifiaient avec justesse de « symphonies météorologiques »1, l’attention se concentre sur le ciel chargé, parcouru de lourds nuages traités dans une riche palette de gris qui imprègne l’œuvre d’une certaine mélancolie teintée d’une sourde menace.

1Eric Biétry-Rivierre, « Les symphonies météorologiques de Georges Michel », article paru dans Le Figaro, le 7 février 2018.