141. Théodore Rousseau

(Paris 1812 – 1867 Barbizon)

Village près de la rivière Moselle, vers 1832

Rousseau fut lui aussi élève de Jean-Charles-Joseph Rémond (cat. 122) dont il intégra l’atelier en fin d’année 1826, peu après que le maître fût rentré d’Italie. Peu friand de l’esthétique néo-classique de Rémond, le jeune artiste fut néanmoins fortement influencé par ses études à l’huile réalisées en plein air en Italie. Rousseau ne se rendit lui-même jamais dans la péninsule et renonça à concourir pour le Prix de Rome en 1829, choisissant de centrer son attention sur la campagne française. Il voyagea beaucoup, mais la forêt de Fontainebleau resta sa principale source d’inspiration et il devait devenir la figure majeure de l’École de Barbizon. Rousseau adopte dans ces trois vues (cat. 139, 140 et 141) le format panoramique qu’il privilégiait au début des années 1830. Les rangées successives de peupliers élancés forment un motif reconnaissable dans ces compositions qui ont probablement été peintes dans la même région. Des inscriptions apposées au bas du tableau du Fitzwilliam Museum (cat. 139) semblent identifier les villages visibles au loin à Richardménil, Flavigny, Méréville et Messein, tous localisés sur les rives de la Moselle, au sud de Nancy. La touche varie sensiblement d’une œuvre à l’autre, mais l’on reconnaît sans mal le naturalisme puissant qui distingue Rousseau de la tradition académique française. Le fini dont témoigne le plus grand de ces panoramas (cat. 140) laisse penser qu’il fut terminé en atelier.