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15. Caspar Adriaensz. van Wittel, dit Gaspare Vanvitelli

15. Caspar Adriaensz. van Wittel, dit Gaspare Vanvitelli

Amersfoort 1653 – 1736 Rome

Paysage de la campagne romaine, vers 1690

Caspar van Wittel est considéré comme le plus important védutiste d’Italie, pays où il arriva en 1674 et où il passa le reste de sa vie. Il laissa derrière lui un grand nombre de dessins représentant des vues de villes et des paysages ; près de cinq cents de ces dessins ont été répertoriés1. Un paysage dépourvu d’élément architectural, tel que représenté dans notre feuille, constitue cependant une rareté. En revanche, Van Wittel multiplia les études de figures à la pierre noire, au dos de ses dessins, comme celles que nous voyons au verso de celui-ci2.

Le motif principal est un sentier, qui serpente entre des arbres épars, dans un paysage ouvert. Quelques blocs de rocher, dont les côtés ombragés sont indiqués à l’encre grise, sont reproduits çà et là. Les parties de la masse de pierre laissées en blanc donnent une sensation de vive luminosité. Les ombres sur et sous les arbres sont obtenues par des lavis analogues.

L’absence de construction rend la localisation du lieu difficile, et la vue ne peut pas être mise en rapport avec d’autres œuvres de l’artiste. On connaît une esquisse d’une technique similaire représentant un paysage plat avec un chemin et des rochers3. Au verso de celle-ci se trouve une vue élaborée de Castelgandolfo, mais cela ne signifie pas que le paysage au recto de la feuille, et encore moins le dessin de la Fondation Custodia, ont été exécutés dans le même environnement. Comme indication géographique, il semble donc préférable de s’en tenir à une description globale de la campagne romaine, où Van Wittel dessina très fréquemment.

Le premier propriétaire de la feuille que l’on connaisse avec certitude fut Paul Fatio, qui s’intéressa aux dessins de Van Wittel et en collectionna jusqu’à trente-trois. Lugt et sa femme connaissaient Fatio4 et allèrent voir ses Van Wittel en 1949. Lugt les jugea « trop sommairement rendus » et ne convenant pas à un musée néerlandais ni à sa propre collection5.

Un an plus tôt, il avait fait l’acquisition d’un tableau de Van Wittel et, dix ans avant, d’une étude très aboutie, préparatoire à une vue de ville romaine6. Soixante ans plus tard, Ger Luijten réussit à acquérir un des dessins de Fatio de Van Wittel. Son admiration se portait précisément sur le caractère ouvert et esquissé de la feuille, une méthode de travail qu’il associait au développement ultérieur de l’esquisse à l’huile. C’est pourquoi il exposa sa nouvelle acquisition parmi plusieurs autres dessins hollandais du XVIIe siècle, comme une sorte de prélude, dans le cadre de la présentation parisienne de Sur le motif. Peindre en plein air 1780-1870.

Arjan de Koomen

1En établissant le catalogue des dessins dans Giuliano Briganti, Caspar von Wittel, nouvelle éd. par Laura Laureati et Ludovica Trezzani, Milan, 1996, les auteurs affirment, p. 300 : « le catalogue que nous avons établi n’a pas la prétention d’être complet et définitif. »

2Un groupe de 94 dessins de l’artiste conservés au Palazzo Reale di Caserta à Naples (Briganti 1996, op. cit. (note 1), nos D11-D104) contient un nombre relativement important d’études de figures : nos D38v, D48-D61, D63-D65, D68-D71, D72v, D77v, D78-D82, D88v. D’autres études de figures au verso des dessins sont les nos D145v, D148v, D208v, D213v, D257v, D270v, D351v, D487v.

3Museo di San Martino, Naples, inv. 1136/9 ; Briganti 1996, op. cit. (note 1), n° D249v. Dans le catalogue de vente de 1996, une Vue sur le golfe de Pouzzoles provenant de la collection Ferrera Dentice à Naples, signée et datée de 1701, est présentée comme une œuvre apparentée, mais cette feuille est beaucoup plus élaborée et donc trop différente ; Walther Vitztum, Gaspar van Wittel (1652/53-1736). Disegni dalle collezioni Napolitane, cat. exp. Gaeta (Palazzo De Vio), 1980, n° 66.

4La célèbre lettre d’Albrecht Dürer à Willibald Pirckheimer (inv. 4805), que Lugt a achetée à Paris en 1932, provenait de la succession de son frère Henri Fatio (1863–1930), important collectionneur d’autographes.

5C’est ce qu’il a noté le 11 septembre 1949 sur une carte postale dactylographiée de Paul Fatio à lui-même, datée du 3 septembre 1949, Archives Fondation Custodia.

6Vue du temple de la Sybille à Tivoli, inv. 6035, acquise en 1948, et La Strada di Porta Pinciana à Rome, inv. 5270, acquise en 1937. Ce dessin, avec mise au carreau, est une étude préparatoire au tableau de Rome, Museo di Roma, Palazzo Braschi, inv. RM 763 ; voir Briganti 1996, op. cit. (note 1), n° 26 ; pour le dessin, voir ibid., n° D302 ; James Byam Shaw, The Italian Drawings of the Frits Lugt Collection, 3 vols., Paris, 1983, vol. I, n° 180, vol. III, pl. 205.

7Cette filiation est indiquée, sans attestation, par Giuliano Briganti, Caspar van Wittel e l’origine della veduta settecentesca, Rome, 1966, p. 273, et répétée dans la vente, New York (Christie’s), 1996.

8Pas inclus dans The Italian Scene : Drawings by Vanvitelli, cat. exp. Londres (Agnew & Sons), 1961, qui contient 22 des 33 dessins de Van Wittel acquis par Agnew lors de la vente Fatio ; voir Briganti 1966, op. cit. (note 7), ibid.