Accueil Catalogues en ligne Enfants du Siècle d’or 20. Govert Flinck Clèves 1615 – 1660 Amsterdam Enfant endormi, 1643 Profitant du fait que le garçon se soit assoupi, Govert Flinck a saisi l’opportunité qui lui était donné pour le dessiner en toute tranquillité. Il porte sur lui un regard attendri, comme le révèle par exemple le touchant détail de sa bouche entrouverte. L’intimité de la scène pourrait laisser penser que Flinck a représenté son fils, mais ce n’est pas le cas : Nicolaes Antonie Flinck (1646-1723), futur collectionneur, est né trois ans après la réalisation du dessin. Les traits de plume souples, réduits à l’essentiel, donnent forme au corps du garçonnet, à sa couverture et à l’oreiller sur lequel repose sa tête. L’artiste a ajouté par endroits une touche de lavis brun pour produire un effet de volume. Il a utilisé la plume de façon plus délicate dans les lignes autour de la bouche et l’ombre sur la joue. Ce faisant, Flinck s’écarte de la manière libre et rapide de dessiner de son maître Rembrandt (voir cat. 39). On retrouve pareil emploi de la plume et du pinceau dans le dessin d’un autre enfant endormi du Cabinet des estampes du Rijksmuseum à Amsterdam, bien que son attribution demeure incertaine1. Flinck était certainement fasciné par le motif de l’enfant endormi. Il semble qu’il ait fait deux autres dessins du même sujet2. On lui doit également le dessin d’un enfant mort3. Cette observation très attentive d’enfants assoupis, de leurs attitudes et des traits de leurs visages, pourrait avoir aidé l’artiste à représenter le mythe classique de Cupidon endormi, dont on connaît de sa main au moins trois versions peintes et un dessin4. MvS 1Schatborn 2010, cat. n° 80 ; Peter Schatborn, « Follower of Rembrandt van Rijn, Garçon endormi / recto : Saskia au lit (Rembrandt) », dans Jane Turner (éd.), Drawings by Rembrandt and his School in the Rijksmuseum, cat. coll. en ligne Amsterdam 2017 : hdl.handle.net/10934/RM0001.collect.28133 (consulté le 30 mars 2019), inv. RP-T-1901-A-4520(V). 2Von Moltke 1965, nos D. 85 et D. 86 (c’est peut-être le même dessin) ; vente, Cornelis Stroo, Alkmaar, 29 juillet, Album H, n° 4 (Fille endormie). 3Kupferstich Kabinett, Dresde, inv. C 1894. 4Stiftung Preußische Schlösser und Gärten Berlin-Brandenburg, Berlin (Potsdam), inv. GK I 50916 ; vente, Londres (Sotheby’s), 10 décembre 2001, n° 316 ; vente, New York (Sotheby’s), 15 janvier 1987, n° 24 ; Vénus désarmant Cupidon endormi, Leiden University Library, Leyde, inv. PK-T-AW-514.
Profitant du fait que le garçon se soit assoupi, Govert Flinck a saisi l’opportunité qui lui était donné pour le dessiner en toute tranquillité. Il porte sur lui un regard attendri, comme le révèle par exemple le touchant détail de sa bouche entrouverte. L’intimité de la scène pourrait laisser penser que Flinck a représenté son fils, mais ce n’est pas le cas : Nicolaes Antonie Flinck (1646-1723), futur collectionneur, est né trois ans après la réalisation du dessin. Les traits de plume souples, réduits à l’essentiel, donnent forme au corps du garçonnet, à sa couverture et à l’oreiller sur lequel repose sa tête. L’artiste a ajouté par endroits une touche de lavis brun pour produire un effet de volume. Il a utilisé la plume de façon plus délicate dans les lignes autour de la bouche et l’ombre sur la joue. Ce faisant, Flinck s’écarte de la manière libre et rapide de dessiner de son maître Rembrandt (voir cat. 39). On retrouve pareil emploi de la plume et du pinceau dans le dessin d’un autre enfant endormi du Cabinet des estampes du Rijksmuseum à Amsterdam, bien que son attribution demeure incertaine1. Flinck était certainement fasciné par le motif de l’enfant endormi. Il semble qu’il ait fait deux autres dessins du même sujet2. On lui doit également le dessin d’un enfant mort3. Cette observation très attentive d’enfants assoupis, de leurs attitudes et des traits de leurs visages, pourrait avoir aidé l’artiste à représenter le mythe classique de Cupidon endormi, dont on connaît de sa main au moins trois versions peintes et un dessin4. MvS 1Schatborn 2010, cat. n° 80 ; Peter Schatborn, « Follower of Rembrandt van Rijn, Garçon endormi / recto : Saskia au lit (Rembrandt) », dans Jane Turner (éd.), Drawings by Rembrandt and his School in the Rijksmuseum, cat. coll. en ligne Amsterdam 2017 : hdl.handle.net/10934/RM0001.collect.28133 (consulté le 30 mars 2019), inv. RP-T-1901-A-4520(V). 2Von Moltke 1965, nos D. 85 et D. 86 (c’est peut-être le même dessin) ; vente, Cornelis Stroo, Alkmaar, 29 juillet, Album H, n° 4 (Fille endormie). 3Kupferstich Kabinett, Dresde, inv. C 1894. 4Stiftung Preußische Schlösser und Gärten Berlin-Brandenburg, Berlin (Potsdam), inv. GK I 50916 ; vente, Londres (Sotheby’s), 10 décembre 2001, n° 316 ; vente, New York (Sotheby’s), 15 janvier 1987, n° 24 ; Vénus désarmant Cupidon endormi, Leiden University Library, Leyde, inv. PK-T-AW-514.