Accueil Catalogues en ligne Un œil passionné. Douze ans d’acquisitions de Ger Luijten 38. Fritz Petzholdt Copenhague 1805 – 1838 Patras Cimes d’une forêt de chênes (Ariccia ?), vers 1832 Étudiant à l’Académie de Copenhague entre 1824 et 1829, Fritz Petzholdt suivit des cours particuliers avec Christoffer Wilhelm Eckersberg (1783–1853), dont il fut le seul élève à se consacrer exclusivement au paysage. Sa fortune familiale lui permit de voyager abondamment, sans devoir attendre de remporter le prix offert par l’Académie. À partir de 1830, il fut actif essentiellement en Italie où il avait rejoint la colonie d’artistes danois constituée à Rome autour du sculpteur Bertel Thorvaldsen (1770–1844). Petzholdt parcourut l’Italie, réalisant des excursions dans la campagne romaine, notamment à Tivoli, Subiaco et Olevano, ainsi que des voyages plus longs vers le sud, à Naples et en Sicile. En 1838, il partit pour la Grèce où il devait mourir dans des circonstances demeurées obscures1. Si l’emplacement précis de cette étude n’a pas été déterminé, le lieu représenté est traditionnellement identifié comme étant Ariccia, une petite ville des monts Albins, à quelque 30 km au sud-est de Rome. L’église à coupole Santa Maria Assunta, conçue par le Bernin, et les vues pittoresques de la villa Chigi et de son célèbre parc y attiraient depuis longtemps les artistes. Surplombant le site, Petzholdt concentra toute son attention sur la cime des arbres, ignorant tout marqueur identifiable. Une inscription en danois apposée au verso du papier précise que les arbres sont ici des chênes verts. Cette scène lumineuse dépeinte en contre-jour témoigne du talent incontestable de l’artiste. L’arbre était un motif central dans l’œuvre de Petzholdt. Notre étude est comparable à plusieurs de ses tableaux comme Villa d’Hadrien à Tivoli2, datée de 1832, ou encore deux esquisses apparues récemment sur le marché de l’art3, œuvres dans lesquelles l’artiste a capturé les arbres dans toute leur individualité, restituant l’air et la lumière qui traversent leur feuillage avec un détail similaire. Cette étude a été offerte par le collectionneur John Harvey Bergen et son épouse, à la suite de la décision prise par la Fondation Custodia, sous le directorat de Ger Luijten, de consacrer une attention particulière dans sa politique d’acquisition aux peintures et esquisses à l’huile d’artistes danois. Le don s’inscrit dans la droite ligne des activités de l’institution depuis le legs d’études à l’huile de son ancien directeur Carlos van Hasselt et de son compagnon Andrzej Nieweglowski, qui comprenait des œuvres attribuées à des artistes danois tels que Constantin Hansen (1804–1880), Johan Thomas Lundbye (1818–1848) et Vilhelm Kyhn (1818–1903)4. Alice-Anne Tod 1Voir la lettre de Hans Christian Andersen à Henriette Hanck, octobre 1838, conservé dans les archives de la H. C. Andersen Hus, inv. VI-84-0041 ; Leo Swane, « Fritz Petzholdt », Dansk Biografisk Leksikon, 3e éd. 2Copenhague, Statens Museum for Kunst, inv. KMS233. 3Étude d’un groupe d’arbres dans une forêt italienne, probablement près de Subiaco, vers 1835, vente en ligne 908 (Bruun Rasmussen, Fine Arts + Antiques), 8-10 juin 2022, n° 89 ; Pins parasols dans le parc de la Villa Borghèse, vers 1832, H. W. Fichter Kunsthandel, Gemälde des 19. Jahrhunderts. Da ist ein Augenblick, der alles erfüllt, Francfort-sur-le-Main, 2023, n° 15. 4Constantin Hansen, La Baie de Naples, huile sur toile, 15 × 38 cm, inv. 2010-S.46 ; Johan Thomas Lundbye, Vue de la campagne romaine, 1845, huile sur papier, contrecollé sur panneau, 29,3 × 47 cm, inv. 2010-S.16 ; Vilhelm Kyhn, Cabine de plage près de Øresund, 1879, huile sur toile, 24 × 39,5 cm, inv. 2010-S.19.
Étudiant à l’Académie de Copenhague entre 1824 et 1829, Fritz Petzholdt suivit des cours particuliers avec Christoffer Wilhelm Eckersberg (1783–1853), dont il fut le seul élève à se consacrer exclusivement au paysage. Sa fortune familiale lui permit de voyager abondamment, sans devoir attendre de remporter le prix offert par l’Académie. À partir de 1830, il fut actif essentiellement en Italie où il avait rejoint la colonie d’artistes danois constituée à Rome autour du sculpteur Bertel Thorvaldsen (1770–1844). Petzholdt parcourut l’Italie, réalisant des excursions dans la campagne romaine, notamment à Tivoli, Subiaco et Olevano, ainsi que des voyages plus longs vers le sud, à Naples et en Sicile. En 1838, il partit pour la Grèce où il devait mourir dans des circonstances demeurées obscures1. Si l’emplacement précis de cette étude n’a pas été déterminé, le lieu représenté est traditionnellement identifié comme étant Ariccia, une petite ville des monts Albins, à quelque 30 km au sud-est de Rome. L’église à coupole Santa Maria Assunta, conçue par le Bernin, et les vues pittoresques de la villa Chigi et de son célèbre parc y attiraient depuis longtemps les artistes. Surplombant le site, Petzholdt concentra toute son attention sur la cime des arbres, ignorant tout marqueur identifiable. Une inscription en danois apposée au verso du papier précise que les arbres sont ici des chênes verts. Cette scène lumineuse dépeinte en contre-jour témoigne du talent incontestable de l’artiste. L’arbre était un motif central dans l’œuvre de Petzholdt. Notre étude est comparable à plusieurs de ses tableaux comme Villa d’Hadrien à Tivoli2, datée de 1832, ou encore deux esquisses apparues récemment sur le marché de l’art3, œuvres dans lesquelles l’artiste a capturé les arbres dans toute leur individualité, restituant l’air et la lumière qui traversent leur feuillage avec un détail similaire. Cette étude a été offerte par le collectionneur John Harvey Bergen et son épouse, à la suite de la décision prise par la Fondation Custodia, sous le directorat de Ger Luijten, de consacrer une attention particulière dans sa politique d’acquisition aux peintures et esquisses à l’huile d’artistes danois. Le don s’inscrit dans la droite ligne des activités de l’institution depuis le legs d’études à l’huile de son ancien directeur Carlos van Hasselt et de son compagnon Andrzej Nieweglowski, qui comprenait des œuvres attribuées à des artistes danois tels que Constantin Hansen (1804–1880), Johan Thomas Lundbye (1818–1848) et Vilhelm Kyhn (1818–1903)4. Alice-Anne Tod 1Voir la lettre de Hans Christian Andersen à Henriette Hanck, octobre 1838, conservé dans les archives de la H. C. Andersen Hus, inv. VI-84-0041 ; Leo Swane, « Fritz Petzholdt », Dansk Biografisk Leksikon, 3e éd. 2Copenhague, Statens Museum for Kunst, inv. KMS233. 3Étude d’un groupe d’arbres dans une forêt italienne, probablement près de Subiaco, vers 1835, vente en ligne 908 (Bruun Rasmussen, Fine Arts + Antiques), 8-10 juin 2022, n° 89 ; Pins parasols dans le parc de la Villa Borghèse, vers 1832, H. W. Fichter Kunsthandel, Gemälde des 19. Jahrhunderts. Da ist ein Augenblick, der alles erfüllt, Francfort-sur-le-Main, 2023, n° 15. 4Constantin Hansen, La Baie de Naples, huile sur toile, 15 × 38 cm, inv. 2010-S.46 ; Johan Thomas Lundbye, Vue de la campagne romaine, 1845, huile sur papier, contrecollé sur panneau, 29,3 × 47 cm, inv. 2010-S.16 ; Vilhelm Kyhn, Cabine de plage près de Øresund, 1879, huile sur toile, 24 × 39,5 cm, inv. 2010-S.19.