Accueil Catalogues en ligne Sur le motif. Peindre en plein air 1780-1870 47. Jean Joseph Xavier Bidauld (Carpentras 1758 – 1846 Montmorency) Vue des Cascatelles à Tivoli, 1788 Premier paysagiste élu à l’Institut de France, Bidauld joua un rôle fondamental dans l’établissement du paysage en tant que genre académique légitime et ambitieux. Pendant son séjour de cinq années à Rome, entre 1785 et 1790, il peignit abondamment dans la campagne, contribuant ainsi à poser les fondements de l’esquisse à l’huile en plein air. Son approche laborieuse constituait toutefois un défi à la définition même de « l’esquisse ». Bidauld était en effet connu pour passer de longues heures sur son motif, revenant jour après jour sur le site pour donner à ses peintures d’extérieur le degré de fini conforme à ses valeurs esthétiques. Il apprit ainsi, pour reprendre ses propres termes : « à faire des études en faisant des tableaux, et à faire des tableaux en faisant des études »1. Dans cette vue qui aborde le motif depuis un emplacement situé en contrebas de la cascade, Bidauld délaisse lui aussi les monuments les plus familiers de Tivoli. Observateur patient de la nature, il rend avec minutie la gamme des calcaires bruns, les textures et la transparence de l’eau dans la lumière d’un jour finissant. Ces esquisses étaient restées dans l’atelier du peintre jusqu’à sa mort et leur apparition, lors de la vente après décès en 1847, fut une révélation pour les artistes et les critiques qui n’avaient jusqu’alors connu Bidauld que par les œuvres très conventionnelles qu’il destinait au Salon. 1Désiré Raoul-Rochette, « Notice historique sur la vie et les ouvrages de M. Bidauld », dans Institut national de France. Académie des Beaux-Arts. Séance publique annuelle du 6 octobre 1849, Paris, 1849, p. 40.
Premier paysagiste élu à l’Institut de France, Bidauld joua un rôle fondamental dans l’établissement du paysage en tant que genre académique légitime et ambitieux. Pendant son séjour de cinq années à Rome, entre 1785 et 1790, il peignit abondamment dans la campagne, contribuant ainsi à poser les fondements de l’esquisse à l’huile en plein air. Son approche laborieuse constituait toutefois un défi à la définition même de « l’esquisse ». Bidauld était en effet connu pour passer de longues heures sur son motif, revenant jour après jour sur le site pour donner à ses peintures d’extérieur le degré de fini conforme à ses valeurs esthétiques. Il apprit ainsi, pour reprendre ses propres termes : « à faire des études en faisant des tableaux, et à faire des tableaux en faisant des études »1. Dans cette vue qui aborde le motif depuis un emplacement situé en contrebas de la cascade, Bidauld délaisse lui aussi les monuments les plus familiers de Tivoli. Observateur patient de la nature, il rend avec minutie la gamme des calcaires bruns, les textures et la transparence de l’eau dans la lumière d’un jour finissant. Ces esquisses étaient restées dans l’atelier du peintre jusqu’à sa mort et leur apparition, lors de la vente après décès en 1847, fut une révélation pour les artistes et les critiques qui n’avaient jusqu’alors connu Bidauld que par les œuvres très conventionnelles qu’il destinait au Salon. 1Désiré Raoul-Rochette, « Notice historique sur la vie et les ouvrages de M. Bidauld », dans Institut national de France. Académie des Beaux-Arts. Séance publique annuelle du 6 octobre 1849, Paris, 1849, p. 40.