Accueil Catalogues en ligne Un œil passionné. Douze ans d’acquisitions de Ger Luijten 48. Ferdinand Georg Waldmüller Vienne 1793 – 1865 Hinterbrühl La Forêt viennoise entre Sparbach et Sittendorf, vers 1845-1850 Fréquemment associé au mouvement Biedermeier, Ferdinand Georg Waldmüller fut un artiste audacieux qui s’opposa au système d’apprentissage rigide de l’Académie de Vienne1. Tout au long de sa carrière, il prôna des réformes dans l’enseignement artistique de la peinture académique en s’engageant pour l’étude de la nature et la pratique de peinture en plein air. Ses cours particuliers, Meisterkurs, devinrent très prisés à Vienne, au grand mécontentement du corps professoral de l’Académie2. Entre 1807 et 1813, il fréquenta de manière irrégulière les cours dispensés à l’Académie de Vienne3, où il fut l’élève d’Hubert Maurer (1738–1818) et de Johann Baptist Lampi (1751–1830). En 1818, Waldmüller s’inscrivit aux cours de peinture à l’huile donnés par Joseph Lage (1751–1831) et à ceux de peinture de paysage dirigés par Johann Nepomuk Schödlberger (1779–1853). Pendant sa formation, il reproduisit des œuvres de maîtres anciens à Vienne et Dresde, se concentrant notamment sur celles de Jacob van Ruisdael (1628/1629–1682) et Meindert Hobbema (1638–1709)4. Waldmüller voyagea abondamment à travers l’Europe, amorçant son premier périple en 1825, traversant ainsi la moitié de la péninsule italienne de Milan à Rome, passant par Mantoue et Bologne. Ce voyage en Italie fut le début d’une série d’œuvres prolongée qui prit fin en 18465. Une année cruciale fut 1828, marquant les premiers dessins réalisés en plein air dans les Préalpes autrichiennes et le Salzkammergut. Après son séjour à Paris au printemps 1830, Waldmüller consacra ses étés à la création de séries de vues et d’études sur le motif au Prater, au Salzkammergut et dans les environs de Vienne6. Dans cette œuvre, Ferdinand Georg Waldmüller captura une vue « entre Sparbach et Sittendorf », comme l’indique une inscription au verso de l’œuvre, située non loin de l’agitation de la capitale autrichienne. Cette scène paisible aux couleurs chatoyantes invite le spectateur à contempler la nature. L’œil se perd dans les vallons verdoyants sous le ciel bleu d’une belle journée. L’intérêt pour l’art du paysage s’intensifia chez Waldmüller après un voyage à Paris. Là, il observa les œuvres d’artistes tels que Camille Corot (1796–1875), John Constable (1776–1837) et Jean-François Millet (1814–1875), orientant ainsi sa pratique vers une observation plus assidue de la nature7. Progressivement, il introduisit un paysage minutieusement travaillé dans ses œuvres, comme on peut le voir dans La Ruine romaine de Schönbrunn8 de 1832 ou Le Dachstein depuis la Sophien-Doppelblick près d’Ischl9 de 1835. Nora Belmadani 1Waldmüller expliqua dans Das Bedürfnis eines zweckmäßigen Unterrichts in der Malerei und plastischen Kunst. Angedeutet nach eigenen Erfahrungen (Vienne, 1846) sa conception de l’enseignement artistique qu’il envisageait en trois parties : premièrement, l’étude de la figure humaine, en deuxième, l’étude de la lumière et des ombres et enfin, l’étude des fleurs et des ornements. Un texte publié en 1849 développe les réformes de Waldmüller pour l’Académie de Vienne : Vorschläge zur Reform der Österreichisch-Kaiserlichen Akademie der Bildenden Künste (Vienne, 1849). Ces textes sont repris dans Rupert Feuchtmüller, Ferdinand Georg Waldmüller, 1793–1865. Leben-Schriften-Werke, Vienne, 1996, p. 329-345. 2Les premiers cours eurent lieu en 1836, voir Agnes Husslein-Arco et Sabine Grabner (dir.), Ferdinand Georg Waldmüller 1793–1865, cat. exp. Paris (musée du Louvre), Vienne (Galerie Belvedere), 2009, p. 13-17. 3Feuchtmüller 1996, op. cit. (note 1), p. 28 ; Husslein-Arco et Grabner 2009, op. cit. (note 2), p. 9. 4Husslein-Arco et Grabner 2009, op. cit. (note 2), p. 201 ; Feuchtmüller 1996, op. cit. (note 1), p. 45. 5Sabine Grabner, Mehr als Biedermeier. Klassizismus, Romantik und Realismus in der Österreichischen Galerie Belvedere, Munich, 2006, p. 64. 6L’Albertina de Vienne possède des dessins révélant l’intérêt et l’étude constante de la nature par Waldmüller. Les dessins au graphite sont pour certains datés, d’autres font mention d’une indication géographique. Les carnets sont conservés à l’Albertina de Vienne, au Wien Museum et à la Wien Bibliothek, section Handschriftsammlung, ainsi que dans des collections particulières : Feuchtmüller 1996, op. cit. (note 1), p. 529-532. 7Des études à l’huile conservées à la Galerie Belvedere de Vienne montrent ces observations sur les différents effets de la couleur et de la lumière par exemple : Ferdinand Georg Waldmüller, Étude d’arbres, avant 1848, huile sur toile, 31,8 × 40,2 cm, Vienne, Galerie Belvedere, inv. 242c. 8Huile sur panneau, 23,2 × 28,5 cm, Vienne, Galerie Belvedere, inv. 983. 9Huile sur panneau, 31 × 26 cm, Vienne, Galerie Belvedere, inv. 5712.
Fréquemment associé au mouvement Biedermeier, Ferdinand Georg Waldmüller fut un artiste audacieux qui s’opposa au système d’apprentissage rigide de l’Académie de Vienne1. Tout au long de sa carrière, il prôna des réformes dans l’enseignement artistique de la peinture académique en s’engageant pour l’étude de la nature et la pratique de peinture en plein air. Ses cours particuliers, Meisterkurs, devinrent très prisés à Vienne, au grand mécontentement du corps professoral de l’Académie2. Entre 1807 et 1813, il fréquenta de manière irrégulière les cours dispensés à l’Académie de Vienne3, où il fut l’élève d’Hubert Maurer (1738–1818) et de Johann Baptist Lampi (1751–1830). En 1818, Waldmüller s’inscrivit aux cours de peinture à l’huile donnés par Joseph Lage (1751–1831) et à ceux de peinture de paysage dirigés par Johann Nepomuk Schödlberger (1779–1853). Pendant sa formation, il reproduisit des œuvres de maîtres anciens à Vienne et Dresde, se concentrant notamment sur celles de Jacob van Ruisdael (1628/1629–1682) et Meindert Hobbema (1638–1709)4. Waldmüller voyagea abondamment à travers l’Europe, amorçant son premier périple en 1825, traversant ainsi la moitié de la péninsule italienne de Milan à Rome, passant par Mantoue et Bologne. Ce voyage en Italie fut le début d’une série d’œuvres prolongée qui prit fin en 18465. Une année cruciale fut 1828, marquant les premiers dessins réalisés en plein air dans les Préalpes autrichiennes et le Salzkammergut. Après son séjour à Paris au printemps 1830, Waldmüller consacra ses étés à la création de séries de vues et d’études sur le motif au Prater, au Salzkammergut et dans les environs de Vienne6. Dans cette œuvre, Ferdinand Georg Waldmüller captura une vue « entre Sparbach et Sittendorf », comme l’indique une inscription au verso de l’œuvre, située non loin de l’agitation de la capitale autrichienne. Cette scène paisible aux couleurs chatoyantes invite le spectateur à contempler la nature. L’œil se perd dans les vallons verdoyants sous le ciel bleu d’une belle journée. L’intérêt pour l’art du paysage s’intensifia chez Waldmüller après un voyage à Paris. Là, il observa les œuvres d’artistes tels que Camille Corot (1796–1875), John Constable (1776–1837) et Jean-François Millet (1814–1875), orientant ainsi sa pratique vers une observation plus assidue de la nature7. Progressivement, il introduisit un paysage minutieusement travaillé dans ses œuvres, comme on peut le voir dans La Ruine romaine de Schönbrunn8 de 1832 ou Le Dachstein depuis la Sophien-Doppelblick près d’Ischl9 de 1835. Nora Belmadani 1Waldmüller expliqua dans Das Bedürfnis eines zweckmäßigen Unterrichts in der Malerei und plastischen Kunst. Angedeutet nach eigenen Erfahrungen (Vienne, 1846) sa conception de l’enseignement artistique qu’il envisageait en trois parties : premièrement, l’étude de la figure humaine, en deuxième, l’étude de la lumière et des ombres et enfin, l’étude des fleurs et des ornements. Un texte publié en 1849 développe les réformes de Waldmüller pour l’Académie de Vienne : Vorschläge zur Reform der Österreichisch-Kaiserlichen Akademie der Bildenden Künste (Vienne, 1849). Ces textes sont repris dans Rupert Feuchtmüller, Ferdinand Georg Waldmüller, 1793–1865. Leben-Schriften-Werke, Vienne, 1996, p. 329-345. 2Les premiers cours eurent lieu en 1836, voir Agnes Husslein-Arco et Sabine Grabner (dir.), Ferdinand Georg Waldmüller 1793–1865, cat. exp. Paris (musée du Louvre), Vienne (Galerie Belvedere), 2009, p. 13-17. 3Feuchtmüller 1996, op. cit. (note 1), p. 28 ; Husslein-Arco et Grabner 2009, op. cit. (note 2), p. 9. 4Husslein-Arco et Grabner 2009, op. cit. (note 2), p. 201 ; Feuchtmüller 1996, op. cit. (note 1), p. 45. 5Sabine Grabner, Mehr als Biedermeier. Klassizismus, Romantik und Realismus in der Österreichischen Galerie Belvedere, Munich, 2006, p. 64. 6L’Albertina de Vienne possède des dessins révélant l’intérêt et l’étude constante de la nature par Waldmüller. Les dessins au graphite sont pour certains datés, d’autres font mention d’une indication géographique. Les carnets sont conservés à l’Albertina de Vienne, au Wien Museum et à la Wien Bibliothek, section Handschriftsammlung, ainsi que dans des collections particulières : Feuchtmüller 1996, op. cit. (note 1), p. 529-532. 7Des études à l’huile conservées à la Galerie Belvedere de Vienne montrent ces observations sur les différents effets de la couleur et de la lumière par exemple : Ferdinand Georg Waldmüller, Étude d’arbres, avant 1848, huile sur toile, 31,8 × 40,2 cm, Vienne, Galerie Belvedere, inv. 242c. 8Huile sur panneau, 23,2 × 28,5 cm, Vienne, Galerie Belvedere, inv. 983. 9Huile sur panneau, 31 × 26 cm, Vienne, Galerie Belvedere, inv. 5712.