Accueil Catalogues en ligne Un œil passionné. Douze ans d’acquisitions de Ger Luijten 50. Johan Christian Dahl Bergen 1788 – 1857 Dresde Rochers près de Lohmen en Saxe, 1825 Fils de pêcheur, Dahl débuta modestement comme peintre en bâtiment à Bergen avant de devenir le premier artiste norvégien à connaître une renommée internationale. Il partit pour Copenhague en 1811, pour y suivre les cours de l’Académie. Il s’y lia d’amitié avec Christoffer Wilhelm Eckersberg (1783–1853) qui l’encouragea à peindre en plein air et se lança dans l’étude des maîtres anciens, Jacob van Ruisdael (1628/1629–1682) et Allaert van Everdingen (1621–1675) en particulier. Dahl visita Dresde pour la première fois en 1818, s’y installa définitivement au retour de son voyage en Italie de 1820-18211 et devint l’un des amis intimes de Caspar David Friedrich (1774–1840). Observateur méthodique de la nature, Dahl peignit des esquisses à l’huile de paysage tout au long de sa carrière. Au début de juin 1825, l’artiste fit une excursion à Lohmen, un village situé près du Liebethaler Grund. Le 13 juin, il nota dans son journal : « Je suis revenu de Lohmen où j’ai passé quatre jours à peindre en compagnie des peintres paysagistes Müller et von Hauch2 ». La présente œuvre fait partie d’un groupe de cinq études réalisées sur le motif, identifiées dans le catalogue raisonné de Dahl et qui portent la même date de juin 1825, ce qui implique qu’elles ont été exécutées lors de cette excursion de quatre jours à Lohmen3. Dans une lettre adressée au prince héritier danois Christian Frederik, Dahl écrivit qu’il préférait représenter « la nature dans son état libre et sauvage, et travailler dans des régions de formations rocheuses imposantes et de forêts denses », sans « trop de traces de la main de l’homme »4. Le véritable sujet de notre étude est l’étincelante lumière du soleil qui, tombant de l’angle supérieur droit de la composition, dessine le contour des troncs d’arbres et des rochers couverts de mousse. Les bruns et les verts doux dominent la palette, et les pétales rouges d’une petite fleur sont visibles au premier plan, en bas à droite. Travaillée d’une touche rapide et sobre, cette étude a la fraîcheur et l’immédiateté d’une expérience visuelle éphémère. À partir de 1826, Dahl retourna à plusieurs reprises en Norvège, où il étudia l’histoire ancienne et l’archéologie de sa patrie et y recueillit des motifs de paysages. Sa porte à Dresde était toujours ouverte aux jeunes artistes norvégiens qui se rendaient dans le sud. C’est en partie grâce au mentorat de ces artistes, notamment de Thomas Fearnley (1802–1842), qu’il s’imposa comme un maître en exil, au cœur du monde de l’art norvégien. Alice-Anne Tod 1L’artiste fit ce voyage grâce à une bourse accordée par Christian Frederik (1786–1848), prince héritier du Danemark. Il passa l’essentiel de son temps à Naples et dans ses environs, où abondaient les motifs pour des études de paysage en plein air. 2Marie Lodrup Bang, Johan Christian Dahl 1788 - 1857. Life and Works, Oslo, 1987, vol. II, n° 480. 3Bang 1987, op. cit. (note 2), nos 480-484 – notre étude est identifiée comme Bang 482, Path in a Narrow Gorge. Bang 483, Rocky Hillside, est apparue sur le marché de l’art en 2009 (Le Claire Kunst, Johan Christian Dahl - Zehn Ölskizzen (cat. 24), Hambourg, 2009, n° 6), puis en 2011 (Daxer & Marschall, Oil Sketches and Paintings 1810 - 1910. Recent Acquisitions, Munich, 2011, p. 14-15. 4Lettre datée du 26 novembre 1818, dans Bang 1987, op. cit. (note 2), p. 236.
Fils de pêcheur, Dahl débuta modestement comme peintre en bâtiment à Bergen avant de devenir le premier artiste norvégien à connaître une renommée internationale. Il partit pour Copenhague en 1811, pour y suivre les cours de l’Académie. Il s’y lia d’amitié avec Christoffer Wilhelm Eckersberg (1783–1853) qui l’encouragea à peindre en plein air et se lança dans l’étude des maîtres anciens, Jacob van Ruisdael (1628/1629–1682) et Allaert van Everdingen (1621–1675) en particulier. Dahl visita Dresde pour la première fois en 1818, s’y installa définitivement au retour de son voyage en Italie de 1820-18211 et devint l’un des amis intimes de Caspar David Friedrich (1774–1840). Observateur méthodique de la nature, Dahl peignit des esquisses à l’huile de paysage tout au long de sa carrière. Au début de juin 1825, l’artiste fit une excursion à Lohmen, un village situé près du Liebethaler Grund. Le 13 juin, il nota dans son journal : « Je suis revenu de Lohmen où j’ai passé quatre jours à peindre en compagnie des peintres paysagistes Müller et von Hauch2 ». La présente œuvre fait partie d’un groupe de cinq études réalisées sur le motif, identifiées dans le catalogue raisonné de Dahl et qui portent la même date de juin 1825, ce qui implique qu’elles ont été exécutées lors de cette excursion de quatre jours à Lohmen3. Dans une lettre adressée au prince héritier danois Christian Frederik, Dahl écrivit qu’il préférait représenter « la nature dans son état libre et sauvage, et travailler dans des régions de formations rocheuses imposantes et de forêts denses », sans « trop de traces de la main de l’homme »4. Le véritable sujet de notre étude est l’étincelante lumière du soleil qui, tombant de l’angle supérieur droit de la composition, dessine le contour des troncs d’arbres et des rochers couverts de mousse. Les bruns et les verts doux dominent la palette, et les pétales rouges d’une petite fleur sont visibles au premier plan, en bas à droite. Travaillée d’une touche rapide et sobre, cette étude a la fraîcheur et l’immédiateté d’une expérience visuelle éphémère. À partir de 1826, Dahl retourna à plusieurs reprises en Norvège, où il étudia l’histoire ancienne et l’archéologie de sa patrie et y recueillit des motifs de paysages. Sa porte à Dresde était toujours ouverte aux jeunes artistes norvégiens qui se rendaient dans le sud. C’est en partie grâce au mentorat de ces artistes, notamment de Thomas Fearnley (1802–1842), qu’il s’imposa comme un maître en exil, au cœur du monde de l’art norvégien. Alice-Anne Tod 1L’artiste fit ce voyage grâce à une bourse accordée par Christian Frederik (1786–1848), prince héritier du Danemark. Il passa l’essentiel de son temps à Naples et dans ses environs, où abondaient les motifs pour des études de paysage en plein air. 2Marie Lodrup Bang, Johan Christian Dahl 1788 - 1857. Life and Works, Oslo, 1987, vol. II, n° 480. 3Bang 1987, op. cit. (note 2), nos 480-484 – notre étude est identifiée comme Bang 482, Path in a Narrow Gorge. Bang 483, Rocky Hillside, est apparue sur le marché de l’art en 2009 (Le Claire Kunst, Johan Christian Dahl - Zehn Ölskizzen (cat. 24), Hambourg, 2009, n° 6), puis en 2011 (Daxer & Marschall, Oil Sketches and Paintings 1810 - 1910. Recent Acquisitions, Munich, 2011, p. 14-15. 4Lettre datée du 26 novembre 1818, dans Bang 1987, op. cit. (note 2), p. 236.