Accueil Catalogues en ligne Sur le motif. Peindre en plein air 1780-1870 53. Henri de Toulouse-Lautrec (Albi 1864 – 1901 Saint-André-du-Bois) Paysage avec des dunes près d’Arcachon, vers 1883-1885 Nul n’envisagerait, au premier abord, attribuer cette peinture à Toulouse-Lautrec. Les paysages sont rares dans son œuvre et, à en croire son ami de longue date et biographe, Maurice Joyant (1864–1930), l’artiste aurait exprimé son dédain pour le genre en 1896 en ces termes : « Seule la figure existe, le paysage n’est et ne doit être qu’un accessoire : le peintre paysagiste pur n’est qu’une brute. »1 Toulouse-Lautrec peignit pourtant, vers 1883-1885 quelques esquisses de paysage à l’huile sur panneau au cours d’un séjour dans le château familial de Malromé près d’Arcachon. Les œuvres furent conservées par la mère de l’artiste, et passèrent ensuite – ainsi que le château – entre les mains d’un lointain parent, Georges Séré de Rivières (1849–1930), dont le cachet de collectionneur figure en bas à droite. Témoignant d’une grande liberté technique, ces études ont une qualité d’abstraction et d’inachevé et l’artiste use habilement des tonalités et des textures du bois non apprêté du support. Dans la vue présentée ici, le panneau occupe près des deux tiers de la peinture, évoquant la couleur ocre du sable dans les dunes. Au loin, la mer est traitée de manière minimaliste, de quelques touches de vert et de blanc. Au-dessus, le ciel bleu s’assombrit progressivement. Ce aspect délibérément sommaire, que l’on retrouve dans ses portraits et dans ses scènes de la vie parisienne, constitue l’une des caractéristiques de l’œuvre de Toulouse-Lautrec. 1Maurice Joyant, Henri de Toulouse-Lautrec, 1864–1901, peintre, Paris, 1926, p. 192.
Nul n’envisagerait, au premier abord, attribuer cette peinture à Toulouse-Lautrec. Les paysages sont rares dans son œuvre et, à en croire son ami de longue date et biographe, Maurice Joyant (1864–1930), l’artiste aurait exprimé son dédain pour le genre en 1896 en ces termes : « Seule la figure existe, le paysage n’est et ne doit être qu’un accessoire : le peintre paysagiste pur n’est qu’une brute. »1 Toulouse-Lautrec peignit pourtant, vers 1883-1885 quelques esquisses de paysage à l’huile sur panneau au cours d’un séjour dans le château familial de Malromé près d’Arcachon. Les œuvres furent conservées par la mère de l’artiste, et passèrent ensuite – ainsi que le château – entre les mains d’un lointain parent, Georges Séré de Rivières (1849–1930), dont le cachet de collectionneur figure en bas à droite. Témoignant d’une grande liberté technique, ces études ont une qualité d’abstraction et d’inachevé et l’artiste use habilement des tonalités et des textures du bois non apprêté du support. Dans la vue présentée ici, le panneau occupe près des deux tiers de la peinture, évoquant la couleur ocre du sable dans les dunes. Au loin, la mer est traitée de manière minimaliste, de quelques touches de vert et de blanc. Au-dessus, le ciel bleu s’assombrit progressivement. Ce aspect délibérément sommaire, que l’on retrouve dans ses portraits et dans ses scènes de la vie parisienne, constitue l’une des caractéristiques de l’œuvre de Toulouse-Lautrec. 1Maurice Joyant, Henri de Toulouse-Lautrec, 1864–1901, peintre, Paris, 1926, p. 192.