Accueil Catalogues en ligne Un œil passionné. Douze ans d’acquisitions de Ger Luijten 57. Federico Barocci Urbino 1535 – 1612 Urbino Vierge à l’Enfant assise dans les nuages, vers 1581 L’œuvre gravé de Federico Barocci consiste en seulement quatre estampes, mais celles-ci ont été d’une grande importance pour l’histoire de la gravure en Italie. L’artiste était parmi les premiers à capitaliser sur les résultats obtenus par Parmigianino (1503–1540) et Schiavone (vers 1510–1563) avec la nouvelle technique de l’eau-forte, qu’il incorpora dans la gravure proprement dite pour produire ses propres estampes. Son exemple a été déterminant pour nombre d’artistes européens au cours du siècle suivant, y compris les Carracci et Rembrandt van Rijn (1606–1669)1. Cette Vierge à l’Enfant est souvent considérée comme le premier essai de l’artiste dans cette nouvelle technique mixte. Cette gravure reprend le motif de la Vierge à l’Enfant d’un tableau d’autel que Barocci avait peint dans les années 1560 pour une église à Fossombrone, œuvre longtemps considérée perdue mais récemment retrouvée à Milan2. L’estampe connut un vif succès auprès de ses contemporains : déjà en 1582, Agostino Carracci (1557–1602) signa et data sa copie gravée de la Vierge à l’Enfant. L’œuvre a donc dû être exécutée entre ces deux dates ; la plupart des auteurs la situent actuellement vers 1581. Avec cette gravure, Barocci perfectionna une image de dévotion pleine de tendresse et de luminosité, qualités qui annoncent l’esthétique baroque. La variété des traits montre que l’artiste s’efforçait de trouver la meilleure façon de transmettre les effets picturaux qu’il cherchait. Les hachures lâches et ouvertes adoptées dans les nuages et dans l’arrière-plan contrastent avec le modelé plus dense des figures et de leurs draperies. En utilisant le pointillé, Barocci adoucit le corps de l’Enfant, les visages des figures et une aile de l’ange en haut à droite. Carel van Tuyll van Serooskerken 1Voir à propos de Carracci : Michael Bury, The Print in Italy 1550-1620, Londres, 2001, n° 43 ; et sur Rembrandt : Erik Hinterding, Ger Luijten et Martin Royalton-Kisch, Rembrandt the Printmaker, cat. exp. Amsterdam (Rijksmuseum), Londres (The British Museum), 2000-2001, n° 43 ; Ger Luijten, Rembrandt’s etchings, Zwolle, 2000, p. 20-21, fig. 36 et 37. 2Milan, Pinacoteca di Brera, inv. 6104.
L’œuvre gravé de Federico Barocci consiste en seulement quatre estampes, mais celles-ci ont été d’une grande importance pour l’histoire de la gravure en Italie. L’artiste était parmi les premiers à capitaliser sur les résultats obtenus par Parmigianino (1503–1540) et Schiavone (vers 1510–1563) avec la nouvelle technique de l’eau-forte, qu’il incorpora dans la gravure proprement dite pour produire ses propres estampes. Son exemple a été déterminant pour nombre d’artistes européens au cours du siècle suivant, y compris les Carracci et Rembrandt van Rijn (1606–1669)1. Cette Vierge à l’Enfant est souvent considérée comme le premier essai de l’artiste dans cette nouvelle technique mixte. Cette gravure reprend le motif de la Vierge à l’Enfant d’un tableau d’autel que Barocci avait peint dans les années 1560 pour une église à Fossombrone, œuvre longtemps considérée perdue mais récemment retrouvée à Milan2. L’estampe connut un vif succès auprès de ses contemporains : déjà en 1582, Agostino Carracci (1557–1602) signa et data sa copie gravée de la Vierge à l’Enfant. L’œuvre a donc dû être exécutée entre ces deux dates ; la plupart des auteurs la situent actuellement vers 1581. Avec cette gravure, Barocci perfectionna une image de dévotion pleine de tendresse et de luminosité, qualités qui annoncent l’esthétique baroque. La variété des traits montre que l’artiste s’efforçait de trouver la meilleure façon de transmettre les effets picturaux qu’il cherchait. Les hachures lâches et ouvertes adoptées dans les nuages et dans l’arrière-plan contrastent avec le modelé plus dense des figures et de leurs draperies. En utilisant le pointillé, Barocci adoucit le corps de l’Enfant, les visages des figures et une aile de l’ange en haut à droite. Carel van Tuyll van Serooskerken 1Voir à propos de Carracci : Michael Bury, The Print in Italy 1550-1620, Londres, 2001, n° 43 ; et sur Rembrandt : Erik Hinterding, Ger Luijten et Martin Royalton-Kisch, Rembrandt the Printmaker, cat. exp. Amsterdam (Rijksmuseum), Londres (The British Museum), 2000-2001, n° 43 ; Ger Luijten, Rembrandt’s etchings, Zwolle, 2000, p. 20-21, fig. 36 et 37. 2Milan, Pinacoteca di Brera, inv. 6104.