6. Boîte de peinture de Camille Corot

(Paris 1796 – 1875 Paris)

Cette boîte de peinture fut léguée au Kunstmuseum de La Haye par Matthijs Maris (1839–1917), un artiste néerlandais qui portait à Corot une profonde admiration. Il en fit l’acquisition lors de la vente après décès organisée à Paris en mai 1875, trois mois après la disparition de l’artiste. Cette boîte fut la compagne de Corot pendant de longues années, et le peintre conservait dans son couvercle un étonnant collage de petits motifs peints. À l’instar de l’instrument d’un grand musicien, l’objet avait certainement valeur de relique aux yeux de Maris. À peine un an après la première exposition impressionniste, qui avait sonné le glas de la notion de « fini » en peinture, la vente Corot et l’exposition qui rendait hommage au maître révélaient au grand public la modernité de ses esquisses à l’huile. Cette partie de son œuvre n’était alors connue que d’un cénacle restreint, qui comptait pourtant des artistes et des critiques influents et l’un de ces derniers, Philippe Burty écrivait alors : « Quelques-unes de ces études […] sont célèbres dans les ateliers. Corot les prêtait volontiers, et elles ont eu sur l’école contemporaine une influence heureuse. »1

1Philippe Burty, Exposition de l’œuvre de Corot à l’Ecole nationale des Beaux-Arts, Paris, 1875, p. 7.