Accueil Catalogues en ligne Sur le motif. Peindre en plein air 1780-1870 65. François-Marius Granet (Aix-en-Provence 1775 – 1849 Aix-en-Provence) Vue du Colisée, vers 1814 (?) Fils de maçon, Granet commença sa formation à Aix-en-Provence, sa ville natale, avant de partir en 1797 pour Paris où il intégra l’atelier de David. Il fit son premier voyage à Rome en 1802 et passa l’essentiel des deux décennies suivantes dans la ville. Fasciné par le motif de l’arc, Granet réalisa plusieurs études du Colisée. La vue présentée ici semble une illustration de cette qualité « antipittoresque » que l’on a pu voir dans l’esquisse à l’huile. Ces études étaient habituellement réservées à un usage personnel et les artistes étaient donc libres d’ignorer les conventions de la peinture de paysage et de s’intéresser à des motifs ne correspondant pas aux critères du pittoresque tel qu’on le concevait à l’époque, comme des vues de murs décrépits ou de banales toitures. Et même lorsqu’ils représentaient des lieux célèbres, ils optaient fréquemment pour une perspective inusitée, se refusant à les montrer sous leur angle de vue le plus classique. La composition adoptée ici par Granet est ingénieuse, donnant au spectateur le sentiment de se trouver par hasard confronté à des ruines antiques pleinement intégrées au quotidien au lieu d’être resituées dans un paysage idéalisé. Le tableau appartenait à l’artiste suisse Gérard de Palézieux (1919-2012), qui l’a légué au Musée Jenisch Vevey.
Fils de maçon, Granet commença sa formation à Aix-en-Provence, sa ville natale, avant de partir en 1797 pour Paris où il intégra l’atelier de David. Il fit son premier voyage à Rome en 1802 et passa l’essentiel des deux décennies suivantes dans la ville. Fasciné par le motif de l’arc, Granet réalisa plusieurs études du Colisée. La vue présentée ici semble une illustration de cette qualité « antipittoresque » que l’on a pu voir dans l’esquisse à l’huile. Ces études étaient habituellement réservées à un usage personnel et les artistes étaient donc libres d’ignorer les conventions de la peinture de paysage et de s’intéresser à des motifs ne correspondant pas aux critères du pittoresque tel qu’on le concevait à l’époque, comme des vues de murs décrépits ou de banales toitures. Et même lorsqu’ils représentaient des lieux célèbres, ils optaient fréquemment pour une perspective inusitée, se refusant à les montrer sous leur angle de vue le plus classique. La composition adoptée ici par Granet est ingénieuse, donnant au spectateur le sentiment de se trouver par hasard confronté à des ruines antiques pleinement intégrées au quotidien au lieu d’être resituées dans un paysage idéalisé. Le tableau appartenait à l’artiste suisse Gérard de Palézieux (1919-2012), qui l’a légué au Musée Jenisch Vevey.