Accueil Catalogues en ligne Sur le motif. Peindre en plein air 1780-1870 77. Théodore Caruelle d’Aligny (Chaumes 1798 – 1871 Lyon) Vue d’Olevano, 1827 Arrivé à Rome en 1822, Caruelle d’Aligny consacra les cinq années suivantes à explorer l’Italie. Corot le rejoignit en 1825 et les deux hommes, liés par une profonde amitié, travaillèrent ensemble. Caruelle fut le premier à reconnaître le talent de Corot et aurait fait taire un groupe d’artistes qui, réunis dans un café après leur journée de labeur, raillaient sa manière d’appliquer la matière, qu’ils jugeaient naïve, par cet hommage véhément : « Mes amis, Corot est notre maître »1. Les deux peintres visitèrent Olevano en avril 1827 et y peignirent côte à côte2. Cette petite ville fortifiée se trouvait à une quarantaine de kilomètres à l’est de Rome et la beauté sauvage et austère des paysages qui l’entouraient en faisait une destination fort prisée des artistes. Caruelle d’Aligny opta pour une composition surprenante qui inverse l’usage classique de l’arbre comme repoussoir en lui accordant la place centrale, coupant toutefois arbitrairement son sommet. L’ensemble est traité dans une harmonie d’ocres chauds que les verts mettent en valeur et les lointains se fondent dans des ombres d’une pâleur pourpre. Le premier plan reste assez schématique mais l’artiste s’attarda manifestement sur le détail des feuillages qu’il restitua de la pointe du pinceau. 1Théodore Caruelle d’Aligny, cité dans Étienne Moreau-Nélaton, Corot raconté par lui-même, 1924, vol. I, p. 16. 2https://www.kimbellart.org/collection/apg-198011.
Arrivé à Rome en 1822, Caruelle d’Aligny consacra les cinq années suivantes à explorer l’Italie. Corot le rejoignit en 1825 et les deux hommes, liés par une profonde amitié, travaillèrent ensemble. Caruelle fut le premier à reconnaître le talent de Corot et aurait fait taire un groupe d’artistes qui, réunis dans un café après leur journée de labeur, raillaient sa manière d’appliquer la matière, qu’ils jugeaient naïve, par cet hommage véhément : « Mes amis, Corot est notre maître »1. Les deux peintres visitèrent Olevano en avril 1827 et y peignirent côte à côte2. Cette petite ville fortifiée se trouvait à une quarantaine de kilomètres à l’est de Rome et la beauté sauvage et austère des paysages qui l’entouraient en faisait une destination fort prisée des artistes. Caruelle d’Aligny opta pour une composition surprenante qui inverse l’usage classique de l’arbre comme repoussoir en lui accordant la place centrale, coupant toutefois arbitrairement son sommet. L’ensemble est traité dans une harmonie d’ocres chauds que les verts mettent en valeur et les lointains se fondent dans des ombres d’une pâleur pourpre. Le premier plan reste assez schématique mais l’artiste s’attarda manifestement sur le détail des feuillages qu’il restitua de la pointe du pinceau. 1Théodore Caruelle d’Aligny, cité dans Étienne Moreau-Nélaton, Corot raconté par lui-même, 1924, vol. I, p. 16. 2https://www.kimbellart.org/collection/apg-198011.