78. Camille Corot

Parti pour l’Italie en fin d’année 1825, Corot était à Rome en décembre. La date « février 1826 » tracée dans la pâte encore fraîche dans l’angle inférieur droit confirme que l’œuvre fut entièrement réalisée en plein air, ce qui en fait l’une des toutes premières études à l’huile datées avec certitude du premier séjour italien de l’artiste. Dans cette vue de la campagne romaine, le sens profond de la géométrie dont Corot faisait preuve cède la place à sa sensibilité à la lumière et à l’atmosphère. Le premier plan est suggéré très librement, d’une touche large, et c’est vers le ciel menaçant que se porte l’attention. Les impressionnants nuages d’orage sont restitués avec vigueur, à l’aide de tons gris d’une infinie variété, mais dans l’instant saisi par l’artiste, une percée de ciel bleu apparaît dans la partie supérieure gauche. Les études de Corot n’étaient guère connues en dehors du cercle de ses proches et ne furent jamais exposées de son vivant. Sa vente après décès les révéla au public en 1875 et l’on peut présumer que l’œuvre exposée ici figurait au catalogue.