Accueil Catalogues en ligne Sur le motif. Peindre en plein air 1780-1870 80. Johan Thomas Lundbye (Kalundborg, Danemark 1818 – 1848 Bedstedt, Danemark) Vue de la campagne romaine, 1845 Issu d’une famille de militaires, Lundbye fit ses études à l’Académie des Beaux-Arts de Copenhague où il fut très influencé par le naturalisme poétique des élèves d’Eckersberg, ses aînés de quelques années. Il fut lui-même un pionnier du paysage romantique national, mouvement qui privilégiait les vues de la campagne danoise, sa lumière et le mode de vie qui y prévalait. Néanmoins lauréat en 1845 d’une bourse pour le financement d’un voyage, il se rendit en Italie, traversant au passage l’Allemagne, la Suisse et la France. Il rentra au Danemark un an et demi plus tard, passant cette fois par la Belgique et les Pays-Bas. Ce que beaucoup d’artistes auraient considéré comme le voyage de leur vie s’avéra plutôt décevant pour le caractère mélancolique de l’artiste. Tourmenté par le mal du pays, il cherchait ses motifs en des sites désolés. Dans cette étude de plein air qui porte, tracée dans la pâte encore fraîche, l’inscription « Campagna di Roma 15/12 1845 », rien ne transparaît de l’habituelle lumière du sud. Faisant preuve d’une grande sensibilité à la couleur, Lundbye restitue un ciel glacé et une lumière hivernale qu’il aurait aussi bien pu observer dans son Danemark natal. La présence d’édifices dans le lointain, à droite, baignés dans une lueur rose irréelle, comme absorbés par cette campagne hostile, rend plus tangible encore la monumentalité de la nature. Engagé dans la première guerre de Schleswig en avril 1848, Lundbye devait mourir tragiquement huit jours plus tard, âgé de seulement vingt-neuf ans.
Issu d’une famille de militaires, Lundbye fit ses études à l’Académie des Beaux-Arts de Copenhague où il fut très influencé par le naturalisme poétique des élèves d’Eckersberg, ses aînés de quelques années. Il fut lui-même un pionnier du paysage romantique national, mouvement qui privilégiait les vues de la campagne danoise, sa lumière et le mode de vie qui y prévalait. Néanmoins lauréat en 1845 d’une bourse pour le financement d’un voyage, il se rendit en Italie, traversant au passage l’Allemagne, la Suisse et la France. Il rentra au Danemark un an et demi plus tard, passant cette fois par la Belgique et les Pays-Bas. Ce que beaucoup d’artistes auraient considéré comme le voyage de leur vie s’avéra plutôt décevant pour le caractère mélancolique de l’artiste. Tourmenté par le mal du pays, il cherchait ses motifs en des sites désolés. Dans cette étude de plein air qui porte, tracée dans la pâte encore fraîche, l’inscription « Campagna di Roma 15/12 1845 », rien ne transparaît de l’habituelle lumière du sud. Faisant preuve d’une grande sensibilité à la couleur, Lundbye restitue un ciel glacé et une lumière hivernale qu’il aurait aussi bien pu observer dans son Danemark natal. La présence d’édifices dans le lointain, à droite, baignés dans une lueur rose irréelle, comme absorbés par cette campagne hostile, rend plus tangible encore la monumentalité de la nature. Engagé dans la première guerre de Schleswig en avril 1848, Lundbye devait mourir tragiquement huit jours plus tard, âgé de seulement vingt-neuf ans.