Dessiner la figure en Italie 1450-1700

Studi & Schizzi

du 15 février au 6 septembre 2020

Heures d’ouverture : de 12h à 18h, tous les jours sauf le lundi

La Fondation Custodia présente 86 des 600 dessins italiens qu’elle conserve et qui furent collectionnés en grande partie par Frits Lugt, en l’espace d’un demi-siècle seulement. Sont à découvrir des œuvres exécutées par des artistes de la Renaissance au Baroque, parmi lesquels Filippino Lippi, Andrea del Sarto, Federico Barocci, les Carracci, Palma il Giovane ou encore Guercino.

Avant de devenir objet de collection, le dessin constituait un élément essentiel du travail de l’artiste dans l’atelier. L’esquisse qu’il traçait sur la feuille était son premier geste car elle était la traduction visuelle la plus immédiate et naturelle de son inspiration et de ses idées.

Préoccupation majeure de la Renaissance, la représentation du corps humain fit l’objet d’un intérêt constant dans l’art italien au cours des siècles. Cherchant à atteindre un idéal de narration dans une image qui, par nature, est figée et en deux dimensions, les peintres s’attachèrent à représenter les personnages dans des proportions et des attitudes éloquentes.

L’exposition met en avant la manière dont les artistes parvinrent à résoudre les questionnements formels auxquels ils étaient confrontés, grâce à la pratique du dessin. Comment définir la position des modèles et les liens qui les unissent ? Comment traduire les effets d’ombre et de lumière sur les corps ou les draperies ? Comment disposer les figures dans un espace contraint, correspondant à celui de l’œuvre finale ?

Étudier la figure

Juxtaposées sur un même support ou développées sur plusieurs feuilles, les esquisses, en se succédant, nous permettent de comprendre la manière dont les artistes faisaient progressivement évoluer leurs figures sur le papier, jusqu’à arrêter l’attitude qui leur semblait la plus juste, la plus à même d’incarner une action, un récit. Ils pouvaient constituer ainsi un véritable répertoire dans lequel puiser pour leurs peintures.

Giovanni Francesco Barbieri, dit Guercino (1591-1666), {Cinq études pour Marie-Madeleine}, vers 1620
Giovanni Francesco Barbieri, dit Guercino (1591-1666), Cinq études pour Marie-Madeleine, vers 1620
Plume et encre brune, lavis brun. – 242 × 398 mm
Fondation Custodia, Collection Frits Lugt, Paris, inv. 5076

L’immédiateté du dessin, stimulée aussi par le développement des techniques graphiques et des supports, offrait aux artistes la possibilité de fixer rapidement une attitude, un mouvement. Avec sa plume bouillonnante, Guercino représenta à cinq reprises une Marie-Madeleine assise dont la diversité des poses le conduisit à explorer les qualités expressives de la figure et dévoile la puissance de son imagination.

Assembler les figures

Battista Franco, dit Semolei (vers 1498/1510 – 1561), {La Vierge à l'Enfant}
Battista Franco, dit Semolei (vers 1498/1510 – 1561), La Vierge à l’Enfant
Plume et encre brune. – 125 × 111 mm
Fondation Custodia, Collection Frits Lugt, Paris, inv. 3636

L’exposition se penche aussi sur la manière dont les artistes cherchaient à retranscrire, en deux dimensions, une relation entre des figures qui se développe dans l’espace. Les iconographies très largement illustrées dans l’art italien de la Vierge à l’Enfant ou de la Sainte Famille sont des exemples propices à la comparaison des expérimentations formelles et compositionnelles proposées par les dessinateurs tels que Girolamo Genga, Domenichino et bien d’autres, qui tentaient de saisir les changements de position des personnages, les contacts physiques entre la mère et son enfant.

Composer

Bernardino Campi (1522-1591), {Deux prisonniers}
Bernardino Campi (1522-1591), Deux prisonniers
Plume et encre brune, lavis brun et rehauts de gouache blanche. – 276 × 174 mm
Fondation Custodia, Collection Frits Lugt, Paris, inv. 1982-T.36

Tout au long du travail préliminaire, les artistes italiens étaient guidés par les spécificités de l’œuvre qui leur avait été commandée. Dans leurs études et leurs esquisses, ils agençaient les figures en prenant en considération son format spécifique, ses dimensions et sa localisation, qu’il s’agisse d’une petite peinture de chevalet, d’un tableau d’autel, ou d’un grand décor peint à fresque. Les dessins en portent souvent les marques.

La feuille de Bernardino Campi peut être rapprochée d’autres dessins dans lesquels l’artiste représenta des hommes enclavés dans une niche étroite. Contraints par l’espace dans lequel ils se tiennent, ces personnages, d’abord identifiés comme des philosophes, semblent plutôt être des prisonniers. Ils pourraient avoir été imaginés par Campi pour des décors éphémères peints en trompe-l’œil et dressés à l’occasion d’une entrée princière dans une ville.

Étudier la lumiere

Le dernier temps de l’exposition est consacré à l’étude des ombres et des lumières dans les dessins de figures. Comme pour les précédents, les réponses apportées par les dessinateurs dépendent des effets recherchés, des techniques dont ils disposaient et surtout, de leur propre sensibilité. La remarquable Étude de draperie de Lorenzo di Credi témoigne de la finesse de son observation de la lumière et de sa capacité à rendre les qualités plastiques du drapé grâce à la technique exigeante de la pointe de métal sur papier préparé et coloré.

Collections en ligne

Plébiscitée par de nombreux chercheurs et amateurs, la Fondation Custodia lance sa base de données des collections en ligne à l’occasion de l’exposition Studi & Schizzi, offrant ainsi aux visiteurs et aux internautes du monde entier l’accès à l’intégralité des feuilles italiennes conservées en ses murs. Conçue dans l’idée de « servir l’histoire de l’art » — mission héritée du fondateur de la collection, Frits Lugt — et destinée à un large public, la base de données, en anglais, permet une consultation aisée, grâce à des champs et des filtres de recherche qui conviendront à tous, curieux ou experts. Suivant la tradition des catalogues de la Fondation Custodia, les informations contenues dans les fiches sont très riches, et des liens vers d’autres bases de données, telles que Les Marques de collections de dessins & d’estampes, permettent d’approfondir l’investigation.

Réservée dans un premier temps à la publication des dessins italiens, la base de données sera progressivement complétée avec les autres parties de la collection. Ainsi, dans le courant de l’année 2020 seront publiés notamment les estampes ainsi que les dessins de Rembrandt et de son école. Les portraits en miniature, les tableaux flamands, les dessins néerlandais du XVIe siècle, les tableaux hollandais du XVIIe siècle, les dessins français et une partie du fonds des lettres d’artistes rejoindront le corpus ensuite. La totalité de la collection sera disponible dans les prochaines années.

Rendez-vous donc dès le 15 février dans nos salles et sur : https://collectiononline.fondationcustodia.fr/


Découvrez ici toutes les œuvres de l’exposition dans le catalogue en ligne qui reprend les textes du livret publié à cette occasion.

Informations pratiques

ADRESSE

Fondation Custodia / Collection Frits Lugt
121, rue de Lille - 75007 Paris
Tél : +33 (0)1 47 05 75 19
coll.lugt@fondationcustodia.fr
www.fondationcustodia.fr

COMMENT VENIR

Métro : Assemblée Nationale (ligne 12) ou Invalides (lignes 8 et 13)
RER C : Invalides ou Musée d’Orsay
Bus : lignes 63, 73, 83, 84, 94, arrêt Assemblée Nationale
Vélib’ : station située en face (n° 7009)

HEURES D’OUVERTURE

Tous les jours sauf le lundi, de 12h à 18h

TARIFS

Plein tarif 10 €
Tarif réduit 7 €
Le tarif réduit est accordé aux +60 ans, chômeurs, groupes de 10 personnes minimum

Entrée gratuite : étudiants, carte presse, carte ICOM, carte invalidité

Achat des billets sur place pour le jour même (pas de réservation en ligne)

Partenaires presse :