26. Carl Morgenstern

(Francfort-sur-le-Main 1811 – 1893 Francfort-sur-le-Main)

Paysage près d’Ariccia, vers 1835

Morgenstern, dans cette vue, tourne lui aussi le dos aux édifices emblématiques d’Ariccia pour s’intéresser à la nature « vierge ». L’œuvre fut probablement exécutée dans le parc de la villa Chigi, étape obligée pour les voyageurs du Grand Tour attirés par le paysage boisé dont la légende faisait l’un des terrains de chasse de la déesse Diane. Morgenstern manifeste une maîtrise méticuleuse du pinceau, qui lui permet de restituer l’exubérante végétation. Empreinte d’une grande quiétude, la composition ouvre sur la campagne vers la gauche, par de larges bandes horizontales colorées. Issu d’une famille d’artistes réputée installée à Francfort, le jeune peintre fut d’abord formé par son propre père, Johann Friedrich Morgenstern (1777–1844). Il s’installa à Munich en 1832, et son professeur Carl Rottmann (1797–1850) et son cousin Christian Morgenstern (cat. 45) l’incitèrent à peindre en plein air. Il vécut en Italie et y travailla entre 1834 et 1837. Il ramena de ce séjour des études à l’huile qui devaient constituer pour le reste de sa carrière une source de thèmes italiens, ce qui lui a valu une réputation « d’italianiste ».