Accueil Catalogues en ligne Art sur papier. Acquisitions récentes 27. Charles Donker Né à Utrecht en 1940 Crabe (« Cancer Pagurus ») dans une boîte, 1971 Dès 1973, la Fondation Custodia a commencé à collectionner le travail du dessinateur et graveur hollandais Charles Donker1. Afin de réunir une sélection représentative de son œuvre gravé, un ensemble de 195 eaux-fortes a été acquis au cours des dernières années, comprenant Magnolia I et Deux pommes de pin. Récemment, Crabe dans une boîte – un don de Peter Schatborn – est venue rejoindre la collection. Les trois gravures montrent l’intérêt que Donker a toujours porté à la nature. Jeune, l’artiste manquait souvent l’école, aimant mieux se promener dans les prés autour de sa ville natale, Utrecht, avec son carnet de croquis et son matériel à dessin. Il a continué à représenter la nature tout au long de sa carrière, voyageant non seulement aux Pays-Bas, mais également en France, Angleterre, Espagne, Pologne, Israël et au Pérou. Les animaux – plus souvent morts que vifs – constituent une catégorie particulière dans l’œuvre de l’artiste. Ils sont généralement représentés sur un fond blanc avec une indication minimale de leur habitat naturel ou même aucune2. Crabe dans une boîte fait exception (voir cat. n° 27). La surface entière de la plaque a été utilisée pour produire l’image saisissante d’un crabe mort, couché à l’envers, au fond de son cercueil. L’artiste s’est mis au défi avec la perspective raccourcie et la structure complexe de l’exosquelette du crabe, rendu de façon éloquente par des traits minces et des hachures subtiles dans plusieurs tons de gris. La structure des objets, ainsi que le rythme et l’abstraction, sont également essentiels dans Magnolia I et Deux pommes de pin, deux œuvres relativement récentes de Donker. Pour la première (voir cat. n° 28), l’artiste semble avoir surtout cherché à rendre les branches robustes et noueuses qui contrastent avec la délicatesse des pétales et des feuilles bourgeonnantes. La fragilité des pousses blanches est encore rehaussée par le fond sombre, ajouté par l’artiste à l’aquatinte dans le deuxième état. Magnolia est la première d’une suite de trois gravures de fleurs de magnolia, exécutées entre 2007 et 20093. Inspiré par le complexe agencement en spirale de leurs écailles, Donker a aussi représenté à plusieurs reprises des pommes de pin4. Deux pommes de pin (voir cat. n° 29) est l’une de ses premières gravures avec ce motif. Elle présente probablement la même pomme de pin, vue de dessus et de côté. Selon l’artiste, il est extrêmement difficile de dessiner une pomme de pin. « Le tracé de la manière dont elles les écailles sont posées en oblique l’une sur l’autre ; il est étonnamment difficile de le saisir. Puis il y a la question du clair et de l’obscur : toutes ces écailles, prenant la lumière, sont issues d’un fond sombre. Ensemble elles composent un volume, une forme de conique avec ses propres gradations de parties claires et sombres5 ». MR 1Paris, Fondation Custodia, inv. 1973-P.17 (eau-forte ; 173 × 113 mm) ; 1973-P.18 (eau-forte ; 175 × 198 mm) ; et 1973-P.19 (eau-forte, aquatinte ; 294 × 295 mm) ; J.P. Filedt Kok, Charles Donker : grafiek 1960-2012, catalogue en ligne RKDMonographs, dernière mise à jour 2016, nos CD 69-14, CD 73-15 et CD 69-10 ; http://charlesdonker.rkdmonographs.nl. 2Eddy de Jongh et Peter Schatborn, Charles Donker. Etser, Amsterdam, 2012, p. 80. 3Filedt Kok 2016, op. cit. (note 1), nos CD 08-07 et CD 08-08 ; http://charlesdonker.rkdmonographs.nl. 4Ibid., nos CD 10-10-CD 10-12, CD 12-1-CD 12-6 ; http://charlesdonker.rkdmonographs.nl. 5Citation de l’artiste dans Gijsbert van der Wal, « Naar de natuur : een ontmoeting met Charles Donker », dans Jonathan Bikker et al. (éd.), “Gij zult niet feestbundelen” : 34 bijdragen voor Peter Hecht, Zwolle, 2016, p. 245-246.
Dès 1973, la Fondation Custodia a commencé à collectionner le travail du dessinateur et graveur hollandais Charles Donker1. Afin de réunir une sélection représentative de son œuvre gravé, un ensemble de 195 eaux-fortes a été acquis au cours des dernières années, comprenant Magnolia I et Deux pommes de pin. Récemment, Crabe dans une boîte – un don de Peter Schatborn – est venue rejoindre la collection. Les trois gravures montrent l’intérêt que Donker a toujours porté à la nature. Jeune, l’artiste manquait souvent l’école, aimant mieux se promener dans les prés autour de sa ville natale, Utrecht, avec son carnet de croquis et son matériel à dessin. Il a continué à représenter la nature tout au long de sa carrière, voyageant non seulement aux Pays-Bas, mais également en France, Angleterre, Espagne, Pologne, Israël et au Pérou. Les animaux – plus souvent morts que vifs – constituent une catégorie particulière dans l’œuvre de l’artiste. Ils sont généralement représentés sur un fond blanc avec une indication minimale de leur habitat naturel ou même aucune2. Crabe dans une boîte fait exception (voir cat. n° 27). La surface entière de la plaque a été utilisée pour produire l’image saisissante d’un crabe mort, couché à l’envers, au fond de son cercueil. L’artiste s’est mis au défi avec la perspective raccourcie et la structure complexe de l’exosquelette du crabe, rendu de façon éloquente par des traits minces et des hachures subtiles dans plusieurs tons de gris. La structure des objets, ainsi que le rythme et l’abstraction, sont également essentiels dans Magnolia I et Deux pommes de pin, deux œuvres relativement récentes de Donker. Pour la première (voir cat. n° 28), l’artiste semble avoir surtout cherché à rendre les branches robustes et noueuses qui contrastent avec la délicatesse des pétales et des feuilles bourgeonnantes. La fragilité des pousses blanches est encore rehaussée par le fond sombre, ajouté par l’artiste à l’aquatinte dans le deuxième état. Magnolia est la première d’une suite de trois gravures de fleurs de magnolia, exécutées entre 2007 et 20093. Inspiré par le complexe agencement en spirale de leurs écailles, Donker a aussi représenté à plusieurs reprises des pommes de pin4. Deux pommes de pin (voir cat. n° 29) est l’une de ses premières gravures avec ce motif. Elle présente probablement la même pomme de pin, vue de dessus et de côté. Selon l’artiste, il est extrêmement difficile de dessiner une pomme de pin. « Le tracé de la manière dont elles les écailles sont posées en oblique l’une sur l’autre ; il est étonnamment difficile de le saisir. Puis il y a la question du clair et de l’obscur : toutes ces écailles, prenant la lumière, sont issues d’un fond sombre. Ensemble elles composent un volume, une forme de conique avec ses propres gradations de parties claires et sombres5 ». MR 1Paris, Fondation Custodia, inv. 1973-P.17 (eau-forte ; 173 × 113 mm) ; 1973-P.18 (eau-forte ; 175 × 198 mm) ; et 1973-P.19 (eau-forte, aquatinte ; 294 × 295 mm) ; J.P. Filedt Kok, Charles Donker : grafiek 1960-2012, catalogue en ligne RKDMonographs, dernière mise à jour 2016, nos CD 69-14, CD 73-15 et CD 69-10 ; http://charlesdonker.rkdmonographs.nl. 2Eddy de Jongh et Peter Schatborn, Charles Donker. Etser, Amsterdam, 2012, p. 80. 3Filedt Kok 2016, op. cit. (note 1), nos CD 08-07 et CD 08-08 ; http://charlesdonker.rkdmonographs.nl. 4Ibid., nos CD 10-10-CD 10-12, CD 12-1-CD 12-6 ; http://charlesdonker.rkdmonographs.nl. 5Citation de l’artiste dans Gijsbert van der Wal, « Naar de natuur : een ontmoeting met Charles Donker », dans Jonathan Bikker et al. (éd.), “Gij zult niet feestbundelen” : 34 bijdragen voor Peter Hecht, Zwolle, 2016, p. 245-246.