64. André Giroux

(Paris 1801 – 1879 Paris)

La Trinité-des-Monts sous la neige, 1825 ou 1829

Réalisée depuis un point de vue presque identique, cette vue de la Trinité-des-Monts par Giroux contraste singulièrement avec celle qu’en offrait Dupré (cat. 63). Il n’avait pas ici le temps de s’attarder sur les détails : la ville venait d’être ensevelie sous d’abondantes et très exceptionnelles chutes de neige, et il lui fallait faire preuve de rapidité pour parvenir à en capter les effets fugaces. La grisaille d’un après-midi d’hiver n’invitant pas au travail en plein air, on peut penser que l’artiste fit son étude dans le confort d’une des chambres de l’Académie, voire depuis la fenêtre de son propre atelier. Giroux fut en effet pensionnaire entre 1826 et 1829. La fluidité de la touche trahit la rapidité avec laquelle l’œuvre fut exécutée. Traitées de manière schématique, les architectures n’en conservent pas moins une grande exactitude topographique. La capacité de l’artiste à l’abstraction et son goût pour la matérialité de la peinture sont évidents, en particulier dans la variété des textures et des empâtements que l’on trouve dans le coin inférieur gauche du jardin du couvent.