Accueil Catalogues en ligne Studi & Schizzi IV. Étudier la lumière Capturer la lumière, indiquer avec justesse son incidence sur les formes, saisir les ombres qui modèlent les volumes, jouer avec l’intensité d’un clair-obscur pour dramatiser la présence d’une figure. L’étude des lumi fut un aspect essentiel des traités théoriques en Italie et trouva un écho chez les dessinateurs dès le XVe siècle. Elle intervenait parfois dès les premières études ou, plus souvent, demeurait l’une des dernières étapes du travail préparatoire à la peinture. Dans certains cas, elle constituait aussi une pratique en soi, permettant à l’artiste de s’exercer à comprendre et à rendre les rapports des ombres et des lumières.Pour les transcrire, différentes solutions graphiques furent apportées par les dessinateurs : représenter la clarté des lumières par les rehauts de blanc (craie, gouache) sur un support sombre (papier préparé ou teinté), ou par effet inverse, indiquer les ombres à l’aide d’une technique sombre (sanguine, pierre noire, encre brune) sur un support clair, laissé en réserve. Seguita sempre la più eccelente luce, e vogli con debito ragionevole intenderla e seguiterla ; perchè, di cio’ mancando, non sarebbe tuo lavoro con nessuno rilievo, e verrebbe cosa semplice, e con poco mestiero. Attache-toi toujours à la lumière la plus vive, et travaille à la suivre et l’étendre raisonnablement : car faute de cela, ton travail n’aurait aucun relief et deviendrait une chose par trop simple et de peu d’habileté. Cennino Cennini, Trattato della pittura, Florence, vers 1400 72. Attribué à Domenico Ghirlandaio Florence 1449 – 1494 Florence Dans ce dessin l’artiste porta une grande attention à la lumière, dont la source se situe face au modèle. Il en traduisit les effets en rehaussant les parties plus vivement éclairées à l’aide de la biacca, la gouache blanche. Celle-ci est appliquée à tratteggio, c’est-à-dire en un réseau de (…) 73. Filippino Lippi Prato vers 1457 – 1504 Florence Grand dessinateur de la Renaissance florentine, Filippino Lippi savait comme aucun autre artiste de sa génération manier la pointe de métal sur un papier préparé, avec spontanéité et assurance. Obtenant des effets proches de ceux de l’encre et de la plume – outil plus cursif et maniable –, Lippi (…) 74. Bartolomeo Biscaino Gênes 1629 – 1657 Gênes Cette œuvre est un très bel exemple de la production graphique du peintre et graveur génois Bartolomeo Biscaino. Dans ses feuilles empreintes d’élégance, Biscaino portait toujours une grande attention à la lumière. Sur un dessin à la sanguine, il avait l’habitude de rehausser les formes et les (…) 75. Attribué à Domenico Piola Gênes 1627 – 1703 Gênes Dans cette feuille, la gouache blanche se déploie avec une telle intensité qu’elle ne sert plus seulement à rehausser le dessin, mais contribue pleinement à préciser les figures rapidement esquissées à la pierre noire. L’encre brune, déposée à la pointe du pinceau, fut employée par Piola pour (…) 76. Andrea del Sarto Florence 1486 – 1530 Florence Selon certains historiens, le modèle de ce dessin fut Lucrezia del Fede, l’épouse de l’artiste. Andrea del Sarto s’inspira si souvent de ses traits pour créer un idéal de beauté que « toutes les femmes qu’il peignait finissaient par [lui] ressembler » (Vasari, 1550). Cette feuille est ainsi liée (…) 77. Jacopo Vignali Pratovecchio 1592 – 1664 Florence Ce dessin révèle la grande sensibilité et la minutie de Jacopo Vignali dans la description des ombres et des lumières. L’artiste associa la sanguine et la pierre noire de façon très raffinée : chacun des médiums tient aussi bien un rôle luministe que coloriste. La sanguine, en particulier, est (…) 78. Attribué à Pietro Faccini Bologne 1562 – 1602 Bologne Ni l’auteur, ni le modèle de cette étude n’ont pu être identifiés. Longtemps considérée comme la représentation d’une femme, il s’agit plus vraisemblablement de celle d’un jeune homme : la courte fraise dépourvue de dentelles et fermée à l’avant relève plutôt de la mode masculine en Émilie, au (…) 79. Ottavio Leoni Rome vers 1578 – 1630 Rome Le caractère intime de ce portrait le distingue des très nombreuses effigies officielles dessinées par Ottavio Leoni dans les premières décennies du XVIIe siècle. Cette jeune femme est sans doute Maddalena, l’une des belles-filles de l’artiste, qui la représenta à plusieurs reprises, notamment (…) 80. Lorenzo di Credi Florence vers 1456/1460 – 1537 Florence Ce dessin est l’une des magistrales études de draperies de Lorenzo di Credi. Comme Leonardo da Vinci (1452-1519)* il les réalisa pendant sa formation auprès d’Andrea del Verrocchio (1435-1488), qui dirigeait l’atelier le plus influent de la Renaissance à Florence à la fin du XVe siècle. Cet (…) 81. Giulio Pippi, dit Giulio Romano Rome 1492/1499 – 1546 Mantoue Giulio Romano fut très sollicité à la cour des Gonzague de Mantoue pour des projets aussi variés que des objets d’art, des peintures, des grands décors ou de l’architecture. Il suivit les méthodes de travail et les pratiques d’atelier de Raphaël (1483 – 1520), dont il fut le disciple préféré. (…) 82. Atelier de Giulio Romano Giulio Romano fut très sollicité à la cour des Gonzague de Mantoue pour des projets aussi variés que des objets d’art, des peintures, des grands décors ou de l’architecture. Il suivit les méthodes de travail et les pratiques d’atelier de Raphaël (1483 – 1520), dont il fut le disciple préféré. (…) 83. Jacopo Negretti, dit Palma il Giovane Venise 1548/1550 – 1628 Venise Le sujet de saint Jérôme pénitent fut souvent traité en peinture ou en dessin par Palma il Giovane. Cette étude ne semble avoir eu aucune autre finalité que d’expérimenter une nouvelle variation de la figure et des valeurs. Après avoir esquissé une première pensée à la pierre noire, redéfinie à (…) 84. Alessandro Maganza Vicenza 1556 – après 1632 Vicenza Autrefois attribuée à Francesco Maffei, cette œuvre fut rendue à son maître, Alessandro Maganza, et vint ainsi enrichir le fonds déjà important des dessins de ce dernier conservé à la Fondation Custodia. Le style graphique de Maganza avait été fortement influencé par l’art de Palma il Giovane. (…) 85. Sigismondo Caula Modène 1637 – 1724 Modène Ce dessin appartient à un ensemble aujourd’hui dispersé d’études de même technique, de même facture et de même provenance, représentant des modèles souvent revêtus de lourds drapés. Caula y déploie de puissants contrastes entre les ombres et les lumières, opposant avec intelligence les larges (…) 86. Attribué à Luca Giordano Naples 1634 – 1705 Naples Des doutes persistent quant à l’attribution de ce dessin, malgré sa très grande qualité. L’artiste utilisa un lavis de sanguine de la même tonalité que la pierre employée pour tracer les contours. Au pinceau, il construisit des formes pleines, solides, et creusa les plis profonds de l’imposant (…)
Accueil Catalogues en ligne Studi & Schizzi IV. Étudier la lumière Capturer la lumière, indiquer avec justesse son incidence sur les formes, saisir les ombres qui modèlent les volumes, jouer avec l’intensité d’un clair-obscur pour dramatiser la présence d’une figure. L’étude des lumi fut un aspect essentiel des traités théoriques en Italie et trouva un écho chez les dessinateurs dès le XVe siècle. Elle intervenait parfois dès les premières études ou, plus souvent, demeurait l’une des dernières étapes du travail préparatoire à la peinture. Dans certains cas, elle constituait aussi une pratique en soi, permettant à l’artiste de s’exercer à comprendre et à rendre les rapports des ombres et des lumières.Pour les transcrire, différentes solutions graphiques furent apportées par les dessinateurs : représenter la clarté des lumières par les rehauts de blanc (craie, gouache) sur un support sombre (papier préparé ou teinté), ou par effet inverse, indiquer les ombres à l’aide d’une technique sombre (sanguine, pierre noire, encre brune) sur un support clair, laissé en réserve. Seguita sempre la più eccelente luce, e vogli con debito ragionevole intenderla e seguiterla ; perchè, di cio’ mancando, non sarebbe tuo lavoro con nessuno rilievo, e verrebbe cosa semplice, e con poco mestiero. Attache-toi toujours à la lumière la plus vive, et travaille à la suivre et l’étendre raisonnablement : car faute de cela, ton travail n’aurait aucun relief et deviendrait une chose par trop simple et de peu d’habileté. Cennino Cennini, Trattato della pittura, Florence, vers 1400 72. Attribué à Domenico Ghirlandaio Florence 1449 – 1494 Florence Dans ce dessin l’artiste porta une grande attention à la lumière, dont la source se situe face au modèle. Il en traduisit les effets en rehaussant les parties plus vivement éclairées à l’aide de la biacca, la gouache blanche. Celle-ci est appliquée à tratteggio, c’est-à-dire en un réseau de (…) 73. Filippino Lippi Prato vers 1457 – 1504 Florence Grand dessinateur de la Renaissance florentine, Filippino Lippi savait comme aucun autre artiste de sa génération manier la pointe de métal sur un papier préparé, avec spontanéité et assurance. Obtenant des effets proches de ceux de l’encre et de la plume – outil plus cursif et maniable –, Lippi (…) 74. Bartolomeo Biscaino Gênes 1629 – 1657 Gênes Cette œuvre est un très bel exemple de la production graphique du peintre et graveur génois Bartolomeo Biscaino. Dans ses feuilles empreintes d’élégance, Biscaino portait toujours une grande attention à la lumière. Sur un dessin à la sanguine, il avait l’habitude de rehausser les formes et les (…) 75. Attribué à Domenico Piola Gênes 1627 – 1703 Gênes Dans cette feuille, la gouache blanche se déploie avec une telle intensité qu’elle ne sert plus seulement à rehausser le dessin, mais contribue pleinement à préciser les figures rapidement esquissées à la pierre noire. L’encre brune, déposée à la pointe du pinceau, fut employée par Piola pour (…) 76. Andrea del Sarto Florence 1486 – 1530 Florence Selon certains historiens, le modèle de ce dessin fut Lucrezia del Fede, l’épouse de l’artiste. Andrea del Sarto s’inspira si souvent de ses traits pour créer un idéal de beauté que « toutes les femmes qu’il peignait finissaient par [lui] ressembler » (Vasari, 1550). Cette feuille est ainsi liée (…) 77. Jacopo Vignali Pratovecchio 1592 – 1664 Florence Ce dessin révèle la grande sensibilité et la minutie de Jacopo Vignali dans la description des ombres et des lumières. L’artiste associa la sanguine et la pierre noire de façon très raffinée : chacun des médiums tient aussi bien un rôle luministe que coloriste. La sanguine, en particulier, est (…) 78. Attribué à Pietro Faccini Bologne 1562 – 1602 Bologne Ni l’auteur, ni le modèle de cette étude n’ont pu être identifiés. Longtemps considérée comme la représentation d’une femme, il s’agit plus vraisemblablement de celle d’un jeune homme : la courte fraise dépourvue de dentelles et fermée à l’avant relève plutôt de la mode masculine en Émilie, au (…) 79. Ottavio Leoni Rome vers 1578 – 1630 Rome Le caractère intime de ce portrait le distingue des très nombreuses effigies officielles dessinées par Ottavio Leoni dans les premières décennies du XVIIe siècle. Cette jeune femme est sans doute Maddalena, l’une des belles-filles de l’artiste, qui la représenta à plusieurs reprises, notamment (…) 80. Lorenzo di Credi Florence vers 1456/1460 – 1537 Florence Ce dessin est l’une des magistrales études de draperies de Lorenzo di Credi. Comme Leonardo da Vinci (1452-1519)* il les réalisa pendant sa formation auprès d’Andrea del Verrocchio (1435-1488), qui dirigeait l’atelier le plus influent de la Renaissance à Florence à la fin du XVe siècle. Cet (…) 81. Giulio Pippi, dit Giulio Romano Rome 1492/1499 – 1546 Mantoue Giulio Romano fut très sollicité à la cour des Gonzague de Mantoue pour des projets aussi variés que des objets d’art, des peintures, des grands décors ou de l’architecture. Il suivit les méthodes de travail et les pratiques d’atelier de Raphaël (1483 – 1520), dont il fut le disciple préféré. (…) 82. Atelier de Giulio Romano Giulio Romano fut très sollicité à la cour des Gonzague de Mantoue pour des projets aussi variés que des objets d’art, des peintures, des grands décors ou de l’architecture. Il suivit les méthodes de travail et les pratiques d’atelier de Raphaël (1483 – 1520), dont il fut le disciple préféré. (…) 83. Jacopo Negretti, dit Palma il Giovane Venise 1548/1550 – 1628 Venise Le sujet de saint Jérôme pénitent fut souvent traité en peinture ou en dessin par Palma il Giovane. Cette étude ne semble avoir eu aucune autre finalité que d’expérimenter une nouvelle variation de la figure et des valeurs. Après avoir esquissé une première pensée à la pierre noire, redéfinie à (…) 84. Alessandro Maganza Vicenza 1556 – après 1632 Vicenza Autrefois attribuée à Francesco Maffei, cette œuvre fut rendue à son maître, Alessandro Maganza, et vint ainsi enrichir le fonds déjà important des dessins de ce dernier conservé à la Fondation Custodia. Le style graphique de Maganza avait été fortement influencé par l’art de Palma il Giovane. (…) 85. Sigismondo Caula Modène 1637 – 1724 Modène Ce dessin appartient à un ensemble aujourd’hui dispersé d’études de même technique, de même facture et de même provenance, représentant des modèles souvent revêtus de lourds drapés. Caula y déploie de puissants contrastes entre les ombres et les lumières, opposant avec intelligence les larges (…) 86. Attribué à Luca Giordano Naples 1634 – 1705 Naples Des doutes persistent quant à l’attribution de ce dessin, malgré sa très grande qualité. L’artiste utilisa un lavis de sanguine de la même tonalité que la pierre employée pour tracer les contours. Au pinceau, il construisit des formes pleines, solides, et creusa les plis profonds de l’imposant (…)