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3. François-Édouard Bertin

3. François-Édouard Bertin

Paris 1797 – 1871 Paris

Vue de l’Acropole

Fils de Louis-François Bertin, le fondateur du Journal des Débats immortalisé par Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867), François-Édouard Bertin perfectionne sous la conduite de ce dernier son dessin de figures, après deux séjours en Italie dans les années 1820, où il dessine paysages et architectures. Il a aussi reçu l’enseignement d’Anne-Louis Girodet (1767-1824) et de Joseph Bidauld (1758-1846), une formation qui l’ancre dans la tradition du paysage néoclassique. Dans les années 1840-1850, il entreprend un voyage dans les pays du pourtour méditerranéen : Grèce1, Égypte, Liban, Palestine, Turquie, Espagne. Avec le sens de la composition très sûr qui caractérisait déjà ses nombreux paysages italiens, il y réalise de larges vues soigneusement cadrées, cintrées, le plus souvent à la pierre noire rehaussée de craie blanche sur papier bleu ou beige, où dominent les lignes horizontales. Ces vues sont en général localisées, à la plume, dans un angle de la feuille, comme c’est le cas ici2.

Avec son cadrage en contre-plongée et l’amorce d’un format cintré, que l’artiste ébauche d’un trait courbe dans la partie supérieure de la composition, notre feuille adopte la mise en page que l’on retrouve dans la plupart de ses dessins d’architecture, telle qu’il la met au point, vraisemblablement, lors de son deuxième séjour dans le sud de l’Europe3. Si l’on perçoit dans ce dessin les principales caractéristiques stylistiques des paysages de Bertin – clarté des lignes de composition, attention particulière accordée à la description des rochers et du terrain, effets vaporeux de craie blanche estompée – il se distingue par un cadrage inattendu, en monumentalisant un élément architectonique secondaire – l’emmarchement de pierre – tandis que le motif-titre de l’Acropole est rejeté à l’arrière-plan. Ce parti pris audacieux invite toutefois à envisager cette vue comme une recomposition combinant plusieurs éléments et jouant sur leurs échelles, plutôt que comme un paysage relevé sur le motif. Dans cette atmosphère sereine et minérale, une figure solitaire, drapée, se tient assise de profil au sommet de l’escalier, renouant ainsi avec le thème classique de la méditation sur les ruines.

Acquise en 2014, cette feuille majestueuse rejoint les quatre autres dessins de Bertin qui figuraient déjà dans les collections de la Fondation Custodia. MNG

1Pour une autre vue de Grèce, voir par exemple le dessin à Paris, Musée du Louvre, inv. RF 3942 (pierre noire et craie blanche, sur papier brun ; 770 × 1135 mm) ; http://arts-graphiques.louvre.fr.

2Ou encore sur la Vue de Minieh, sur les bords du Nil (pierre noire et craie blanche, sur papier bleu ; 210 × 410 mm) ; vente, New York (Sotheby’s), 25 janvier 2002, n° 164, repr.

3Notamment la Vue de la basilique San Miniato al Monte, 1825-1826 (pierre noire et craie blanche, sur papier brun ; 380 × 325 mm) et la Vue de Subiaco, 1830-1840 (graphite ; 310 × 400 mm) ; Sélection de dessins et d’aquarelles, cat. exp., Paris, Galerie La Nouvelle Athènes, 2015, nos 31 et 32, repr. ; http://lanouvelleathenes.fr/wp-content/uploads/Catalogue-exposition-dessins-mars-avril-2015-pdf-RVB-2.pdf.