136. Frederik Sødring

(Aalborg 1809 – 1862 Hellerup)

L’Abbaye d’Alpirsbach près de Freudenstadt (Forêt-Noire), fin des années 1830

Sødring entra à l’Académie de Copenhague en 1825. Il y eut pour condisciple Christen Købke, avec qui il devait par la suite partager un atelier. Profondément influencé par le paysage romantique allemand et par l’œuvre de Johan Christian Dahl (cat. 14), Sødring fit ses débuts à Charlottenborg en 1828 en présentant deux copies d’après le maître norvégien. Ses voyages ne le portèrent jamais au sud des Alpes, mais il visita la Suède et la Norvège, et se rendit en Allemagne en 1836-1838. Il passa l’essentiel de son séjour dans le pays à Munich et effectua également plusieurs excursions pour aller peindre sur les berges du Rhin. Cette vue du monastère d’Alpirsbach fut probablement exécutée au cours de l’une de ces sorties. Dans une composition caractéristique de son approche, l’artiste aborde son motif sous un angle informel et insolite. Usant d’une palette restreinte de rouges et de bruns, il a méticuleusement restitué la variété des matériaux et des textures de cette cour délabrée. Briques, pierres, rondins de bois, planches et poutres – la scène en devient presque une nature morte de matériaux de construction et de chauffage. Un appentis de fortune est restitué avec grand soin, la lumière pénétrant par les ouvertures de son toit. Les vitres du bâtiment sont brisées, mais l’édifice semble pourtant habité, du linge est mis à sécher et une silhouette se profile au deuxième étage.