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65. François-Auguste Ravier

65. François-Auguste Ravier

Lyon 1814 – 1895 Morestel

Rochers

S’il peine à se faire reconnaître du public parisien, le Lyonnais François-Auguste Ravier rencontre un succès jamais démenti auprès de ses pairs, notamment Pierre Puvis de Chavannes (1824-1898) et Albert Maignan (1845-1908)1. Après plusieurs séjours italiens2, il s’établit dans le Dauphiné en 1849. La propriété de Ravier à Crémieu, en Isère, devient dès lors un lieu où se rassemblent de nombreux artistes, dont Camille Corot (1796-1875) (voir cat. n° 16) et Joseph Trevoux (1830-1909) (voir cat. n° 73)3.

Les collections de la Fondation Custodia comptent trois tableaux de paysage à l’huile par Ravier, dont deux esquisses4 ; et six paysages sur papier, à l’aquarelle ou à l’huile5. Ces esquisses à l’huile, exécutées sur le motif, faisaient alors l’admiration des amis peintres de Ravier. Il semble en revanche avoir réservé l’emploi de l’aquarelle à son travail d’atelier, développant sur le papier les compositions de ses peintures6. Toutefois, aucun tableau ne semble découler de notre dessin, qui doit donc être envisagé comme une réalisation autonome.

C’est une palette colorée très réduite que Ravier met ici en œuvre, dans une grande économie de moyens. Des bleus et gris froids répondent à l’ocre rouge pour composer les éléments de cette vue – terre, rochers et ciel. Les réserves de blanc jouent un rôle primordial en modelant les volumes de la composition dans une lumière intense. Pourtant, la lecture de ce paysage est loin d’être univoque : l’aplat d’ocre, le long du bord droit de la feuille, dans sa partie médiane, demeure en effet difficile à interpréter. Quant au motif imposant de ces formations minérales, il n’est pas sans évoquer les rochers aux alentours de Morestel7, où Ravier passe la fin de sa vie. La région, située sur un plateau calcaire à la géologie caractéristique, fournissait à l’artiste une source d’inspiration inépuisable. Il a d’ailleurs rendu ici la texture rugueuse de ces rochers au moyen d’un pinceau presque sec qui accroche le grain du papier. Ce paysage à l’abstraction visionnaire, dépourvu de toute indication tangible d’échelle ou de localisation, trouve par là-même son caractère intemporel8. Très estimé par la critique lyonnaise pour ses « impressions »9, Ravier se tiendra néanmoins toujours en marge du courant impressionniste. MNG

1Jean-Jacques Lerrant et Dominique Brachlianoff, François-Auguste Ravier 1814-1895, cat. exp., Lyon, Musée des Beaux-Arts, 1996, p. 40-41.

2Deux paysages italiens de Ravier figurent dans les collections de la Fondation Custodia, inv. 1991-T.25 (aquarelle, rehauts de gouache blanche ; 174 × 248 mm) et 1990-T.7 (pointe du pinceau et encre grise, aquarelle, sur une esquisse au graphite ; 318 × 478 mm).

3Pour une biographie complète de Ravier, étayée par sa correspondance, voir Christine Boyer Thiollier dans Lerrant et Brachlianoff 1996, op. cit., (note 1), p. 15-36.

4Inv. 2010-S.45 (huile sur papier, marouflé sur toile ; 32,5 × 24,5 cm) ; ibid., cat. n° 145 (comme anonyme), repr. p. 57 ; 2012-S.21 (huile sur papier ; 21,5 × 28,5 cm) et 2016-S.18 (huile sur papier, marouflé sur carton ; 32,6 × 25,2 cm).

5Inv. 1990-T.7 (voir note 2), 1991-T.25 (voir note 2), 1993-T.21 (huile sur une esquisse au graphite, sur papier préparé gris-brun ; 240 × 308 mm) ; ibid., cat. n° 140 ; 1993-T.22 (huile sur une esquisse au graphite, sur papier préparé gris ; 240 × 311 mm), ibid., cat. n° 141 ; 2006-T.7 (aquarelle et gouache, sur traces de pierre noire, avec grattage ; 199 × 126 mm) et notre dessin.

6Dominique Brachlianoff dans ibid., p. 13-14.

7Tels qu’ils apparaissent dans une photographie de Félix Thiollier, vers 1880, dans une collection particulière ; ibid., p. 13, repr.

8Ger Luijten dans 25e Salon du Dessin. 1991-2016, Paris, 2016, p. 27.

9Paul Bertnay, « Exposition de 1884 – Salon de Peinture », Le Courrier de Lyon, 22 mars 1884.