Accueil Catalogues en ligne Studi & Schizzi I. Étudier la figure La figure humaine a toujours occupé une position privilégiée dans l’esprit des artistes. À la Renaissance, quand l’Humanisme plaça l’homme au centre du monde, sa représentation devint un enjeu majeur de la création artistique. Les artistes cherchèrent à comprendre la façon dont un corps se meut et agit, pour donner aux personnages de leurs œuvres un caractère plus réaliste et éloquent. Les traités et les académies artistiques qui se développaient en Italie au XVIe siècle prônèrent l’étude des figures d’après nature, c’est-à-dire basée sur l’observation d’un modèle vivant, qui devint une pratique centrale au sein des ateliers.Dessiner chaque figure de manière particulière constituait aussi bien l’une des étapes préliminaires à la réalisation d’une peinture qu’un exercice pour entraîner l’œil et la main. Les pentimenti (repentirs), le dédoublement des lignes, les reprises et les variations de tout ou partie d’un corps, juxtaposées sur un même support ou répétées d’une feuille à l’autre, sont autant de signes montrant le dessinateur qui s’évertue à perfectionner l’anatomie et à expérimenter l’expressivité d’une attitude ou d’un mouvement. Schizzo (i) : dicono i Pittori quei leggerissimi tocchi di penna o matita, con i quali accennano i lor concetti senza dar perfezzione alle parti ; il che dicono schizzare Esquisse (s) : sont ainsi appelés par les peintres les très légers tracés de plumes ou de crayons avec lesquels ils évoquent leurs concepts sans en perfectionner les parties ; ce qu’ils appellent esquisser Studio (i) : termine de’ Pittori, e Scultori, col quale denominano tutti i disegni o modelli, cavati dal naturale, co’ quali si preparano a far le loro opere ; poichè mediante questi, che essi chiamano studi, vengono a determinare, e perfezionare l’Idea di quella cosa, che vogliono, o con pennello, o con scarpello, rappresentare in pittura o scultura Étude (s) : terme des peintres et des sculpteurs par lequel ils désignent tous les dessins ou modèles tirés de la nature, avec lesquels ils se préparent à faire leurs œuvres ; car par l’intermédiaire de ce qu’ils appellent études, ils parviennent à déterminer et à perfectionner l’Idée de ce qu’ils veulent, avec le pinceau ou le ciseau, représenter en peinture ou en sculpture Filippo Baldinucci, Vocabolario Toscano dell’Arte del Disegno, Florence, 1681 1. Federico Barocci Urbino vers 1526/1535 – 1612 Urbino Tout au long de sa vie, Federico Barocci suivit un procédé long et minutieux pour préparer ses tableaux, détaillé par le biographe des artistes italiens, Bellori. Avec quelque 1 500 à 2 000 feuilles conservées, Barocci fut l’un des dessinateurs les plus prolifiques et inventifs de l’histoire de (…) 2. Filippino Lippi Prato vers 1457 – 1504 Florence Filippino Lippi campa ces trois jeunes hommes à la pointe de métal, revenant avec la gouache blanche sur le premier tracé sans le suivre systématiquement pour autant. Ces rehauts n’indiquent pas seulement la lumière mais participent pleinement à la construction du dessin. Il en résulte une sorte (…) 3. Mariotto Albertinelli Florence 1474 – 1515 Florence Autrefois attribué à Fra Bartolommeo, ce dessin est désormais rendu à Mariotto Albertinelli, qui fut son collaborateur. Cet artiste florentin de la Haute Renaissance couvrit les deux côtés de la feuille avec des figures – principalement des enfants – dans des attitudes très diverses. Certaines (…) 4. Giovanni Francesco Barbieri, dit Guercino Cento 1591 – 1666 Bologne La Crucifixion avec des saints peinte par Guercino entre 1624 et 1625 à l’église de la Madonna della Ghiara à Reggio Emilia fut l’une des plus importantes commandes que le Bolonais reçut à son retour de Rome. Notre dessin compte parmi les nombreuses études préparatoires à ce tableau d’autel. (…) 5. Andrea del Sarto Florence 1486 – 1530 Florence Andrea del Sarto peignit deux Assomptions (Palazzo Pitti, Florence). Le putto qui soutient la Vierge dans chacune d’elles fut étudié par Sarto dans notre dessin, puis dans celui du British Museum. Notre feuille se lit de gauche à droite. Dès la première figure, l’artiste se désintéressa des (…) 6. Federico Barocci Urbino vers 1526/1535 – 1612 Urbino Federico Barocci n’a eu de cesse d’explorer la diversité et l’éloquence des attitudes humaines. Cette double étude en est l’un des nombreux témoignages. Il traça d’abord la figure agenouillée feuilletant un livre, en haut. Les lignes synthétiques, les hachures comme griffonnées et les accents de (…) 7. Federico Barocci Urbino vers 1526/1535 – 1612 Urbino Cette œuvre appartient au groupe considérable des 121 dessins associés à l’un des tableaux les plus importants de Barocci, la Madonna del Popolo (1575-1579, Uffizi, Florence). La femme représentée ici à gauche fut étudiée à deux reprises dans une autre feuille précédant la nôtre (Uffizi, (…) 8. Baccio Bandinelli Florence 1488/1493 – 1560 Florence Ce dessin fut exécuté par Baccio Bandinelli, sculpteur et orfèvre florentin, suiveur de Michel-Ange. Attentif à la répartition des ombres et des lumières, il utilisa la sanguine avec circonspection pour tracer des contours nets et déployer un réseau serré de hachures fines et parallèles. On peut (…) 9. Federico Zuccari Sant’Angelo in Vado vers 1540 – 1609 Ancona Loin des portraits officiels plus posés, ces deux études réalisées sur le vif dégagent une forte impression de naturel. Après une observation très attentive de son modèle, Federico Zuccari dessina fidèlement, et d’une main assurée, les traits qui caractérisent le visage de Vincenzo Borghini : le (…) 10. Giovanni Francesco Barbieri, dit Guercino Cento 1591 – 1666 Bologne Cette double étude est destinée à la Purification de la Vierge, un tableau peint par Guercino en 1654-1655 pour l’église des Théatins à Ferrare. L’artiste exécuta dans un premier temps le profil le plus abouti, à droite, puis le réétudia uniquement au trait dans une deuxième esquisse, à gauche. (…) 11. Anonyme italien fin, du XVIe siecle L’iconographie et l’attribution de ce remarquable dessin restent incertaines. Acquis comme étant de Francesco Salviati, il fut aussi rapproché de l’école de Fontainebleau : l’attitude élégante et le canon maniériste de la figure – sans doute une allégorie de la Charité – évoquent en effet l’art (…) 12. Francesco Salviati (Florence 1510 – 1563 Rome) Ce dessin au rendu très soigné fut préparatoire à la figure de Salomé dans la Décollation de saint Jean-Baptiste peinte à fresque par Francesco Salviati à la Cappella del Pallio du Palazzo della Cancelleria à Rome (1541). L’attitude générale de cette figure est basée sur celle d’une Psyché que (…) 13. Giuseppe Cesari, dit il Cavalier d’Arpino Arpino 1568 – 1640 Rome Employant la sanguine qu’il rehaussa d’accents de pierre noire, Cesari dessina cette figure féminine avec l’ardeur et le rythme dont il était capable. Il conçut cette étude pour la sibylle persique de l’un des pendentifs de la voûte de la chapelle Olgiati à l’église Santa Prassede de Rome (vers (…) 14. Ludovico Carracci Bologne 1555 – 1619 Bologne Ce dessin fut sans doute réalisé par Ludovico Carracci à ses débuts à Bologne, quand sa manière graphique se confondait encore avec celle de ses cousins Agostino et Annibale. Comme eux, il avait l’habitude de travailler d’après nature. Malgré l’habit porté par ce moine – sans doute bénédictin –, (…) 15. Jacopo Chimenti, dit Jacopo da Empoli Florence vers 1554 – 1640 Florence De son trait large et appuyé, Jacopo da Empoli réalisa cette étude pour le saint François présent dans l’Assomption peinte vers 1590 (couvent des Servi, Florence). Le sentiment de piété de cette figure est remarquablement traduit par l’artiste. Humblement agenouillé, le saint joint les mains en (…) 16. Francesco Curradi Florence 1570 – 1661 Florence Notre dessin appartient à un ensemble d’études de figures semblables, préliminaires au Jugement dernier exécuté par Francesco Curradi au couvent des Servi di Maria à Montesenario. Il prépare l’un des saints entourant le Christ au premier registre de la composition. Dans toutes les feuilles de (…) 17. Andrea del Sarto Florence 1486 – 1530 Florence Ce dessin à la facture énergique est préparatoire à l’enfant dans la Sainte Famille Barberini (Galleria Nazionale, Rome). L’attitude très naturelle de cette figure, avec sa mine boudeuse et sa main droite prenant appui sur la poitrine de sa mère est identique dans la version peinte, de même que (…) 18. Bartolomeo Schedoni Modène 1578 – 1615 Parme Cette étude présente la spontanéité d’un dessin réalisé d’après nature. Le dédoublement des lignes, les repentirs et les accents de pierre noire témoignent de la volonté de Schedoni de saisir avec justesse et rapidité la position de son modèle. Il indiqua ensuite la direction de la lumière, (…) 19. Carlo Maratti Camerano 1625 – 1713 Rome Après avoir établi sa composition dans une esquisse à la plume et à l’encre, Carlo Maratti avait l’habitude d’en étudier chaque figure individuellement, privilégiant alors la technique de la sanguine. Notre feuille appartient à cette seconde catégorie : l’enfant Jésus est presque identique à (…) 20. Carlo Maratti Camerano 1625 – 1713 Rome Cette grande étude est préliminaire au petit saint Jean-Baptiste dans le retable de La Vierge à l’Enfant avec saint Charles Borromée et saint Ignace, peint par Carlo Maratti pour la chapelle Spada de Santa Maria in Vallicella (Rome). Maratti travailla probablement d’après le modèle vivant. Le (…) 21. Jacopo dal Ponte, dit Jacopo Bassano ou Carlo Caliari Bassano vers 1510/1515 – 1592 Bassano | Venise 1570 – 1596 Venise Cette œuvre appartient à un ensemble d’études de portraits et de nus réalisées aux trois crayons sur papier bleu. L’identification de leur auteur reste sujette à débat : les historiens ne parviennent pas à départager Jacopo Bassano et l’un de ses élèves, Carlo Caliari, fils du célèbre Véronèse. (…) 22. Annibale Carracci Bologne 1560 – 1609 Rome Ce dessin est un bel exemple des études de nus qu’Annibale Carracci exécutait sur le vif. Il démontre son intérêt pour le corps humain. S’approchant au plus près de son modèle, l’artiste se confrontait à la réalité, observait attentivement l’anatomie et la rendait avec une grande fidélité. Il (…) 23. Giovanni Francesco Barbieri, dit Guercino Cento 1591 – 1666 Bologne Autrefois attribué à Annibale Carracci, ce dessin témoigne de l’influence de ce dernier sur le jeune Guercino. Comme le maître bolonais, initiateur du « retour à la nature » à la fin du XVIe siècle, Guercino créa à Cento une Accademia del nudo inspirée de l’Accademia des Carracci, et travailla (…) 24. Attribué à Giovanni Ambrogio Figino Milan 1548 – 1608 Milan Acquise comme étant d’un artiste anonyme italien, cette feuille fut rapprochée des nombreuses œuvres graphiques de Figino. Ce prolifique dessinateur milanais explora le corps humain en observant aussi bien le modèle vivant que les grands maîtres de la Renaissance (Michel-Ange, Raphaël) ou de (…) 25. Baldassare Franceschini, dit Volterrano Volterra 1611 – 1689 Florence Sans la double inscription à la plume, il aurait été difficile d’attribuer cette feuille, tant ce type d’étude de parties du corps, notamment les jambes, a été pratiqué par beaucoup d’artistes italiens de cette période. Grâce à un trait de contour appuyé, plusieurs fois repassé, Volterrano (…) 26. Annibale Carracci Bologne 1560 – 1609 Rome Les études de cette feuille sont toutes liées à l’allégorie des Vices dans Hercule à la croisée des chemins, une œuvre majeure d’Annibale Carracci destinée au plafond du Camerino du Palazzo Farnese à Rome (aujourd’hui à la Galleria Nazionale de Capodimonte, Naples). S’appuyant sur l’observation (…) 27. Alvise Vivarini Venise 1442/1453 – 1503/1505 Venise Cette œuvre est l’un des très rares dessins que l’on peut attribuer avec assurance à Alvise Vivarini. Ces mains sont minutieusement décrites dans un langage graphique linéaire et délicat, bien qu’un peu raide, caractéristique de cet artiste de la Renaissance vénitienne. Rassemblées sur cette (…) 28. Raffaello Sanzio, dit Raphael Urbino 1483 – 1520 Rome Raphaël porta une grande attention aux mains dans ses dessins, conscient de leur potentiel d’incarnation des pensées et des actions des personnages. Nos deux études de main n’ont pu être liées à aucun de ses tableaux. L’une comme l’autre, portant respectivement un calice et un livre ouvert, (…) 29. Raffaello Sanzio, dit Raphaël Urbino 1483 – 1520 Rome Raphaël porta une grande attention aux mains dans ses dessins, conscient de leur potentiel d’incarnation des pensées et des actions des personnages. Nos deux études de main n’ont pu être liées à aucun de ses tableaux. L’une comme l’autre, portant respectivement un calice et un livre ouvert, (…) 30. Attribué à Lodovico Cardi, dit Cigoli San Miniato 1559 – 1613 Rome L’auteur de ce dessin se concentra sur la simplicité élégante de ces mains qui, dépassant de larges manches, retiennent un manteau. Les doigts effilés et la combinaison des trois crayons sur papier bleu ont sans doute conduit à avancer le nom de Cigoli. Quoi qu’il en soit cette œuvre est (…) 31. Attribué à Rosso Fiorentino Florence 1494 – 1541 Fontainebleau La morphologie de cet homme, au corps décharné et aux orbites creusées, présente des analogies avec les figures de Rosso Fiorentino, l’un des premiers artistes maniéristes à Florence. Toutefois, l’attribution de cette feuille à Rosso est contestée par certains spécialistes. Le caractère émacié (…) 32. Jacopo Chimenti, dit Jacopo da Empoli Florence vers 1554 – 1640 Florence Ce dessin prépare le personnage de saint Éloi dans L’Intégrité de saint Éloi (vers 1614, Uffizi, Florence). Selon la légende, l’orfèvre Éloi, accusé de vol, prouva son innocence en réalisant deux trônes d’argent au prix d’un seul pour le roi Clotaire. Dans notre étude, la figure, sa position et (…) 33. Guido Reni Galvenzano 1575 – 1642 Bologne Les jeunes servantes portant un plat sont des personnages récurrents dans les œuvres de Guido Reni. Notre étude est destinée à celle qui apparaît dans La Naissance de la Vierge peinte à fresque dans la chapelle de l’Annunziata au Palazzo del Quirinale à Rome (1609-1612). Reni dessina la figure (…) 34. Aurelio Lomi Pise 1556 – 1622 Pise Cette œuvre est préparatoire à la femme assise dans la Visitation peinte vers 1615-1616 par Aurelio Lomi à l’église Santa Maria del Carmine de Florence. On y reconnaît l’attitude générale de la figure, ainsi que son costume, même si certains éléments du dessin diffèrent, tels que l’orientation (…) 35. Orazio Samacchini Bologne 1532 – 1577 Bologne Ce dessin est préparatoire à l’un des anges qui accompagnent La Vierge à l’Enfant dans les nuages avec saint Pétrone et Marie-Madeleine peinte par Samacchini pour une église de Bologne (aujourd’hui à Saltram House, Plympton, Devon). Il témoigne de l’incroyable faculté d’observation de l’artiste, (…)
Accueil Catalogues en ligne Studi & Schizzi I. Étudier la figure La figure humaine a toujours occupé une position privilégiée dans l’esprit des artistes. À la Renaissance, quand l’Humanisme plaça l’homme au centre du monde, sa représentation devint un enjeu majeur de la création artistique. Les artistes cherchèrent à comprendre la façon dont un corps se meut et agit, pour donner aux personnages de leurs œuvres un caractère plus réaliste et éloquent. Les traités et les académies artistiques qui se développaient en Italie au XVIe siècle prônèrent l’étude des figures d’après nature, c’est-à-dire basée sur l’observation d’un modèle vivant, qui devint une pratique centrale au sein des ateliers.Dessiner chaque figure de manière particulière constituait aussi bien l’une des étapes préliminaires à la réalisation d’une peinture qu’un exercice pour entraîner l’œil et la main. Les pentimenti (repentirs), le dédoublement des lignes, les reprises et les variations de tout ou partie d’un corps, juxtaposées sur un même support ou répétées d’une feuille à l’autre, sont autant de signes montrant le dessinateur qui s’évertue à perfectionner l’anatomie et à expérimenter l’expressivité d’une attitude ou d’un mouvement. Schizzo (i) : dicono i Pittori quei leggerissimi tocchi di penna o matita, con i quali accennano i lor concetti senza dar perfezzione alle parti ; il che dicono schizzare Esquisse (s) : sont ainsi appelés par les peintres les très légers tracés de plumes ou de crayons avec lesquels ils évoquent leurs concepts sans en perfectionner les parties ; ce qu’ils appellent esquisser Studio (i) : termine de’ Pittori, e Scultori, col quale denominano tutti i disegni o modelli, cavati dal naturale, co’ quali si preparano a far le loro opere ; poichè mediante questi, che essi chiamano studi, vengono a determinare, e perfezionare l’Idea di quella cosa, che vogliono, o con pennello, o con scarpello, rappresentare in pittura o scultura Étude (s) : terme des peintres et des sculpteurs par lequel ils désignent tous les dessins ou modèles tirés de la nature, avec lesquels ils se préparent à faire leurs œuvres ; car par l’intermédiaire de ce qu’ils appellent études, ils parviennent à déterminer et à perfectionner l’Idée de ce qu’ils veulent, avec le pinceau ou le ciseau, représenter en peinture ou en sculpture Filippo Baldinucci, Vocabolario Toscano dell’Arte del Disegno, Florence, 1681 1. Federico Barocci Urbino vers 1526/1535 – 1612 Urbino Tout au long de sa vie, Federico Barocci suivit un procédé long et minutieux pour préparer ses tableaux, détaillé par le biographe des artistes italiens, Bellori. Avec quelque 1 500 à 2 000 feuilles conservées, Barocci fut l’un des dessinateurs les plus prolifiques et inventifs de l’histoire de (…) 2. Filippino Lippi Prato vers 1457 – 1504 Florence Filippino Lippi campa ces trois jeunes hommes à la pointe de métal, revenant avec la gouache blanche sur le premier tracé sans le suivre systématiquement pour autant. Ces rehauts n’indiquent pas seulement la lumière mais participent pleinement à la construction du dessin. Il en résulte une sorte (…) 3. Mariotto Albertinelli Florence 1474 – 1515 Florence Autrefois attribué à Fra Bartolommeo, ce dessin est désormais rendu à Mariotto Albertinelli, qui fut son collaborateur. Cet artiste florentin de la Haute Renaissance couvrit les deux côtés de la feuille avec des figures – principalement des enfants – dans des attitudes très diverses. Certaines (…) 4. Giovanni Francesco Barbieri, dit Guercino Cento 1591 – 1666 Bologne La Crucifixion avec des saints peinte par Guercino entre 1624 et 1625 à l’église de la Madonna della Ghiara à Reggio Emilia fut l’une des plus importantes commandes que le Bolonais reçut à son retour de Rome. Notre dessin compte parmi les nombreuses études préparatoires à ce tableau d’autel. (…) 5. Andrea del Sarto Florence 1486 – 1530 Florence Andrea del Sarto peignit deux Assomptions (Palazzo Pitti, Florence). Le putto qui soutient la Vierge dans chacune d’elles fut étudié par Sarto dans notre dessin, puis dans celui du British Museum. Notre feuille se lit de gauche à droite. Dès la première figure, l’artiste se désintéressa des (…) 6. Federico Barocci Urbino vers 1526/1535 – 1612 Urbino Federico Barocci n’a eu de cesse d’explorer la diversité et l’éloquence des attitudes humaines. Cette double étude en est l’un des nombreux témoignages. Il traça d’abord la figure agenouillée feuilletant un livre, en haut. Les lignes synthétiques, les hachures comme griffonnées et les accents de (…) 7. Federico Barocci Urbino vers 1526/1535 – 1612 Urbino Cette œuvre appartient au groupe considérable des 121 dessins associés à l’un des tableaux les plus importants de Barocci, la Madonna del Popolo (1575-1579, Uffizi, Florence). La femme représentée ici à gauche fut étudiée à deux reprises dans une autre feuille précédant la nôtre (Uffizi, (…) 8. Baccio Bandinelli Florence 1488/1493 – 1560 Florence Ce dessin fut exécuté par Baccio Bandinelli, sculpteur et orfèvre florentin, suiveur de Michel-Ange. Attentif à la répartition des ombres et des lumières, il utilisa la sanguine avec circonspection pour tracer des contours nets et déployer un réseau serré de hachures fines et parallèles. On peut (…) 9. Federico Zuccari Sant’Angelo in Vado vers 1540 – 1609 Ancona Loin des portraits officiels plus posés, ces deux études réalisées sur le vif dégagent une forte impression de naturel. Après une observation très attentive de son modèle, Federico Zuccari dessina fidèlement, et d’une main assurée, les traits qui caractérisent le visage de Vincenzo Borghini : le (…) 10. Giovanni Francesco Barbieri, dit Guercino Cento 1591 – 1666 Bologne Cette double étude est destinée à la Purification de la Vierge, un tableau peint par Guercino en 1654-1655 pour l’église des Théatins à Ferrare. L’artiste exécuta dans un premier temps le profil le plus abouti, à droite, puis le réétudia uniquement au trait dans une deuxième esquisse, à gauche. (…) 11. Anonyme italien fin, du XVIe siecle L’iconographie et l’attribution de ce remarquable dessin restent incertaines. Acquis comme étant de Francesco Salviati, il fut aussi rapproché de l’école de Fontainebleau : l’attitude élégante et le canon maniériste de la figure – sans doute une allégorie de la Charité – évoquent en effet l’art (…) 12. Francesco Salviati (Florence 1510 – 1563 Rome) Ce dessin au rendu très soigné fut préparatoire à la figure de Salomé dans la Décollation de saint Jean-Baptiste peinte à fresque par Francesco Salviati à la Cappella del Pallio du Palazzo della Cancelleria à Rome (1541). L’attitude générale de cette figure est basée sur celle d’une Psyché que (…) 13. Giuseppe Cesari, dit il Cavalier d’Arpino Arpino 1568 – 1640 Rome Employant la sanguine qu’il rehaussa d’accents de pierre noire, Cesari dessina cette figure féminine avec l’ardeur et le rythme dont il était capable. Il conçut cette étude pour la sibylle persique de l’un des pendentifs de la voûte de la chapelle Olgiati à l’église Santa Prassede de Rome (vers (…) 14. Ludovico Carracci Bologne 1555 – 1619 Bologne Ce dessin fut sans doute réalisé par Ludovico Carracci à ses débuts à Bologne, quand sa manière graphique se confondait encore avec celle de ses cousins Agostino et Annibale. Comme eux, il avait l’habitude de travailler d’après nature. Malgré l’habit porté par ce moine – sans doute bénédictin –, (…) 15. Jacopo Chimenti, dit Jacopo da Empoli Florence vers 1554 – 1640 Florence De son trait large et appuyé, Jacopo da Empoli réalisa cette étude pour le saint François présent dans l’Assomption peinte vers 1590 (couvent des Servi, Florence). Le sentiment de piété de cette figure est remarquablement traduit par l’artiste. Humblement agenouillé, le saint joint les mains en (…) 16. Francesco Curradi Florence 1570 – 1661 Florence Notre dessin appartient à un ensemble d’études de figures semblables, préliminaires au Jugement dernier exécuté par Francesco Curradi au couvent des Servi di Maria à Montesenario. Il prépare l’un des saints entourant le Christ au premier registre de la composition. Dans toutes les feuilles de (…) 17. Andrea del Sarto Florence 1486 – 1530 Florence Ce dessin à la facture énergique est préparatoire à l’enfant dans la Sainte Famille Barberini (Galleria Nazionale, Rome). L’attitude très naturelle de cette figure, avec sa mine boudeuse et sa main droite prenant appui sur la poitrine de sa mère est identique dans la version peinte, de même que (…) 18. Bartolomeo Schedoni Modène 1578 – 1615 Parme Cette étude présente la spontanéité d’un dessin réalisé d’après nature. Le dédoublement des lignes, les repentirs et les accents de pierre noire témoignent de la volonté de Schedoni de saisir avec justesse et rapidité la position de son modèle. Il indiqua ensuite la direction de la lumière, (…) 19. Carlo Maratti Camerano 1625 – 1713 Rome Après avoir établi sa composition dans une esquisse à la plume et à l’encre, Carlo Maratti avait l’habitude d’en étudier chaque figure individuellement, privilégiant alors la technique de la sanguine. Notre feuille appartient à cette seconde catégorie : l’enfant Jésus est presque identique à (…) 20. Carlo Maratti Camerano 1625 – 1713 Rome Cette grande étude est préliminaire au petit saint Jean-Baptiste dans le retable de La Vierge à l’Enfant avec saint Charles Borromée et saint Ignace, peint par Carlo Maratti pour la chapelle Spada de Santa Maria in Vallicella (Rome). Maratti travailla probablement d’après le modèle vivant. Le (…) 21. Jacopo dal Ponte, dit Jacopo Bassano ou Carlo Caliari Bassano vers 1510/1515 – 1592 Bassano | Venise 1570 – 1596 Venise Cette œuvre appartient à un ensemble d’études de portraits et de nus réalisées aux trois crayons sur papier bleu. L’identification de leur auteur reste sujette à débat : les historiens ne parviennent pas à départager Jacopo Bassano et l’un de ses élèves, Carlo Caliari, fils du célèbre Véronèse. (…) 22. Annibale Carracci Bologne 1560 – 1609 Rome Ce dessin est un bel exemple des études de nus qu’Annibale Carracci exécutait sur le vif. Il démontre son intérêt pour le corps humain. S’approchant au plus près de son modèle, l’artiste se confrontait à la réalité, observait attentivement l’anatomie et la rendait avec une grande fidélité. Il (…) 23. Giovanni Francesco Barbieri, dit Guercino Cento 1591 – 1666 Bologne Autrefois attribué à Annibale Carracci, ce dessin témoigne de l’influence de ce dernier sur le jeune Guercino. Comme le maître bolonais, initiateur du « retour à la nature » à la fin du XVIe siècle, Guercino créa à Cento une Accademia del nudo inspirée de l’Accademia des Carracci, et travailla (…) 24. Attribué à Giovanni Ambrogio Figino Milan 1548 – 1608 Milan Acquise comme étant d’un artiste anonyme italien, cette feuille fut rapprochée des nombreuses œuvres graphiques de Figino. Ce prolifique dessinateur milanais explora le corps humain en observant aussi bien le modèle vivant que les grands maîtres de la Renaissance (Michel-Ange, Raphaël) ou de (…) 25. Baldassare Franceschini, dit Volterrano Volterra 1611 – 1689 Florence Sans la double inscription à la plume, il aurait été difficile d’attribuer cette feuille, tant ce type d’étude de parties du corps, notamment les jambes, a été pratiqué par beaucoup d’artistes italiens de cette période. Grâce à un trait de contour appuyé, plusieurs fois repassé, Volterrano (…) 26. Annibale Carracci Bologne 1560 – 1609 Rome Les études de cette feuille sont toutes liées à l’allégorie des Vices dans Hercule à la croisée des chemins, une œuvre majeure d’Annibale Carracci destinée au plafond du Camerino du Palazzo Farnese à Rome (aujourd’hui à la Galleria Nazionale de Capodimonte, Naples). S’appuyant sur l’observation (…) 27. Alvise Vivarini Venise 1442/1453 – 1503/1505 Venise Cette œuvre est l’un des très rares dessins que l’on peut attribuer avec assurance à Alvise Vivarini. Ces mains sont minutieusement décrites dans un langage graphique linéaire et délicat, bien qu’un peu raide, caractéristique de cet artiste de la Renaissance vénitienne. Rassemblées sur cette (…) 28. Raffaello Sanzio, dit Raphael Urbino 1483 – 1520 Rome Raphaël porta une grande attention aux mains dans ses dessins, conscient de leur potentiel d’incarnation des pensées et des actions des personnages. Nos deux études de main n’ont pu être liées à aucun de ses tableaux. L’une comme l’autre, portant respectivement un calice et un livre ouvert, (…) 29. Raffaello Sanzio, dit Raphaël Urbino 1483 – 1520 Rome Raphaël porta une grande attention aux mains dans ses dessins, conscient de leur potentiel d’incarnation des pensées et des actions des personnages. Nos deux études de main n’ont pu être liées à aucun de ses tableaux. L’une comme l’autre, portant respectivement un calice et un livre ouvert, (…) 30. Attribué à Lodovico Cardi, dit Cigoli San Miniato 1559 – 1613 Rome L’auteur de ce dessin se concentra sur la simplicité élégante de ces mains qui, dépassant de larges manches, retiennent un manteau. Les doigts effilés et la combinaison des trois crayons sur papier bleu ont sans doute conduit à avancer le nom de Cigoli. Quoi qu’il en soit cette œuvre est (…) 31. Attribué à Rosso Fiorentino Florence 1494 – 1541 Fontainebleau La morphologie de cet homme, au corps décharné et aux orbites creusées, présente des analogies avec les figures de Rosso Fiorentino, l’un des premiers artistes maniéristes à Florence. Toutefois, l’attribution de cette feuille à Rosso est contestée par certains spécialistes. Le caractère émacié (…) 32. Jacopo Chimenti, dit Jacopo da Empoli Florence vers 1554 – 1640 Florence Ce dessin prépare le personnage de saint Éloi dans L’Intégrité de saint Éloi (vers 1614, Uffizi, Florence). Selon la légende, l’orfèvre Éloi, accusé de vol, prouva son innocence en réalisant deux trônes d’argent au prix d’un seul pour le roi Clotaire. Dans notre étude, la figure, sa position et (…) 33. Guido Reni Galvenzano 1575 – 1642 Bologne Les jeunes servantes portant un plat sont des personnages récurrents dans les œuvres de Guido Reni. Notre étude est destinée à celle qui apparaît dans La Naissance de la Vierge peinte à fresque dans la chapelle de l’Annunziata au Palazzo del Quirinale à Rome (1609-1612). Reni dessina la figure (…) 34. Aurelio Lomi Pise 1556 – 1622 Pise Cette œuvre est préparatoire à la femme assise dans la Visitation peinte vers 1615-1616 par Aurelio Lomi à l’église Santa Maria del Carmine de Florence. On y reconnaît l’attitude générale de la figure, ainsi que son costume, même si certains éléments du dessin diffèrent, tels que l’orientation (…) 35. Orazio Samacchini Bologne 1532 – 1577 Bologne Ce dessin est préparatoire à l’un des anges qui accompagnent La Vierge à l’Enfant dans les nuages avec saint Pétrone et Marie-Madeleine peinte par Samacchini pour une église de Bologne (aujourd’hui à Saltram House, Plympton, Devon). Il témoigne de l’incroyable faculté d’observation de l’artiste, (…)